Le problème de la disponibilité du matériel dans les cabinets dentaires est, à plus d'un titre, posé. Extraire ou traiter une petite dent cariée chez un dentiste mal équipé peut s'avérer fatal. Le patient peut contracter des malades gravissimes comme le sida et l'hépatite. «La contamination est à l'origine de 80% des cas d'hépatites», a affirmé Merchichi Rabah, responsable commercial auprès du groupe Prodemed, entreprise spécialisée dans le matériel dentaire. Cette évidence n'est pas à inconnue des responsables hiérarchique du secteur de la santé. La sonnette d'alarme est tirée. Dans un passé récent, des responsables de l'association SOS hépatites ont, en faisant le point sur la maladie, indiqué que la situation pourrait prendre de l'ampleur notamment à l'est du pays connaissant un nombre important de cas avérés. Les nombreux cas signalés dans les régions de Khenchela et de Barika, classées comme zone rouge, illustrent la prévalence des hépatites. «Dans ces deux villes, les dentistes ont été dans l'obligation de se doter de stérilisateurs.» De toute évidence, cela n'est pas un simple fait du hasard. Il a fallu l'insistance des malades, qui continuent de craindre une contamination généralisée. A Oran, la prévention est encore loin de répondre à la loi promulguée par le ministère de la Santé. «Ils sont rares les chirurgiens dentistes équipés de ces petits joujoux appelés autoclaves», a-t-on déploré. Le peu de dentistes équipés procèdent à la stérilisation de leurs outils à la méthode classique, c'est-à-dire en utilisant des stérilisateurs de classe E, appelés Poupinel. «Ces derniers n'éradiquent pas les hépatites», indique-t-on ajoutant que «la pathologie ne présente pas des avant-signes qui avertissent du mal». Ainsi donc, les méthodes et les moyens de stérilisation du matériel souvent archaïque sont, dans plusieurs cas avérés, à l'origine de la prolifération des hépatites. La stérilisation à l'aide des autoclaves est plus que nécessaire, une loi a été promulguée dans ce sens. Le problème de la disponibilité du matériel dans les cabinets dentaires est, à plus d'un titre posé, quoique l'autoclave cédé à des prix abordables, soit disponible dans le marché national. Le coût important de ces appareils stérilisateurs, tel que soulevé par un des chirurgiens dentistes, est loin de tenir la route. «Le tarif d'un autoclave de capacité de 22 litres est de 390.000 dinars, alors que celui de capacité de 12 litres revient à 100.000 dinars», a expliqué M.Merchichi Rabah ajoutant que «ces appareils peuvent augmenter leur pression à 02 barres accompagnée d'une température de 135 degrés». Aucune institution étatique ne peut se prononcer, avec exactitude, sur le nombre de personnes qui ont contracté l'hépatite. En ces temps marqués par la politique des grandes réalisations entérinée par l'Etat, sensibiliser les populations locales et obliger les dentistes à s'équiper au mieux, constituent deux principes fondamentaux, le but est bien évidemment d'éviter les contaminations massives. Les chiffres sont plus que révélateurs. En effet, 500 millions de personnes ont chopé l'hépatite à travers la planète. Environ 350 millions ont contracté l'hépatite B contre 150 millions de cas qui souffrent de l'hépatite C. L'Algérie n'est pas en reste. Un taux de 2,5% de sa population est porteuse de l'hépatite B et 2,7% de l'hépatite C. Un demi-million d'Algériens vivent, en supportant cette lourde maladie causée dans plusieurs cas par la mauvaise stérilisation. Le traitement d'un seul cas revient à l'Etat à quelque 80.000 dinars. Sur un autre registre, l'implantologie dentaire fait son entrée en Algérie. Toute une technologie moderne est en passe de se généraliser. La boîte Prodemed, via son responsable commercial, Rabah Merchichi, fait siennes la sensibilisation et la vulgarisation et ce, en dispensant des cycles de formation au profit des dentistes et même le mouvement associatif, en vue de généraliser cette technique qui porte dans ses dimension la pose des dents. Le 4e Salon des équipements médicamenteux et outils chirurgicaux, ouvert jeudi à Oran, répond au souci de vulgariser les nouveautés dans le domaine. Une cinquantaine d'exposants, dont deux étrangers, y ont participé.