Plusieurs troupes folkloriques des peuples du monde ont animé cette soirée pour justement affirmer leur existence dans leurs contrées lointaines... L'année 2004 sera consacrée « Année des déserts », c'est ce qui est ressorti, à l'issue d'une conférence de presse animée, avant-hier, à l'hôtel El-Aurassi, par le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Chérif Rahmani, président de la fondation «Déserts du monde» qui acheva ses travaux par une grande fête célébrée dans la liesse, samedi soir, en présence de membres-fondateurs, d'ambassadeurs accrédités à Alger et des gens des médias. Une soirée musicale très conviviale marquée en outre, par la présence de Mme Khalida Toumi, actuelle ministre de l'Information et de la Communication ainsi que celui des Transports, Abdelmalek Sellal. Les convives ont été invités à goûter à un plateau artistique et musical très éclectique qui a su traduire «l'extraordinaire diversité culturelle» des peuples des déserts. A commencer par l'orchestre de musique classique, arabo-andalouse El-Soundoussia qui sera suivi par une troupe folklorique zorna et baroud de Ghardaïa qui a entamé un spectacle par «El Kadria», ponctué de cris particuliers appelés «El Aydi» et terminera par «El Hamada», une danse très prisée à Ghardaïa. La Tunisie était également à l'honneur avec la troupe de Sfax qui nous offrit deux tableaux bédouins et sahariens. Des jeux populaires qui relèvent de l'art sacré, notamment, du soufisme. Un des jeux que l'assistance a pu admirer est celui de la gargoulette qu'un vieux de 70 ans, peut normalement porter jusqu'à plus de 50 kilos. Le Niger était à son tour, représenté par sa tribu «Bourourou» qui se singularise par le son captivant de son chant...Suite à cette succession de mélodies très enivrantes du désert et pour rester sur la même impression, la grande couturière Yasmina nous gratifiera d'un superbe défilé de mode soutenu par les envolées lyriques de oûd que jouait Athmane Bali, entouré de son bel orchestre féminin. Les modèles, ravissantes dans leurs tenues, d'inspiration saharienne et notamment, targuie ont séduit le public, principalement les Occidentaux, très friands de tout ce qui rappelle le temps des mille et une nuits. Bien que cette collection date des années 80 ces vêtements richement décorés et haut en couleurs sont toujours beaux à regarder. Seroual en taffetas sous un karakou avec cheche ou toque sur la tête, robe longue, ample, perlée et parée d'accessoires et bijoux du Grand-Sud ont ravi le regard du public qui, avec enthousiasme applaudira chaleureusement la fin du défilé. L'ambiance tamisée que les bougies disposées çà et là, créaient, accentuait d'autant plus la magie du décor et l'élégance des tenues. La musique de Athmane Bali est source de dépaysement, de découverte de l'autre, une invitation au voyage. A la fin du défilé, les mannequins viendront se mêler aux convives, puis aux danseurs des troupes folkloriques, entraînés qu'ils étaient déjà, par l'appel envoûtant du désert. Le chantre du peuple targui, Athmane Bali et son orchestre familial clôtureront en apothéose cette charmante soirée prouvant encore une fois que le partage est là, source du bonheur. Un bonheur retrouvé à chaque fois qu'on assiste à ses concerts. Aussi les actions de la fondation «Déserts du monde» n'auront pas été vaines et comptent être renforcées pour que les déserts, leurs peuples et leurs cultures se sentent enfin mieux...