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La caravane de Oued Aïssi
Solidarité
Publié dans Liberté le 03 - 06 - 2003

Juste au lendemain du terrible tremblement de terre qui a frappé le centre du pays, engendrant de nombreuses pertes humaines et d'incommensurables dégâts matériels, la Kabylie, fidèle à ses traditions séculaires, s'est instantanément levée comme un seul homme, pour prêter main forte aux sinistrés de ce drame. Et ce ne sont certainement pas les usagers des RN 5 et 12 principalement qui apporteront la contradiction, eux qui éprouvent, ces jours-ci, des soucis de circulation en raison de ces innombrables caravanes de solidarité qui “écument” les zones fortement ébranlées par la catastrophe et c'est en prenant part à l'un de ces convois sur sollicitation de ses initiateurs que nous avons eu à “contempler” de près toute l'ampleur de la tragédie et la détresse d'une population laissée à son triste et dramatique sort.
Il était 6h en ce vendredi et l'ambiance était déjà bon enfant à la mosquée d'Agouni-Fourrou, un village de la daïra des Ouacifs. On s'attelle à charger le “butin” d'une seule journée de solidarité, qui a dépassé toutes les prévisions, à bord de pas moins de 11 véhicules. Premier signe de cet altruisme légendaire de ces braves montagnards.
Les différents dons sont minutieusement répartis, selon la nature, en lots avec des étiquettes portant le nombre de trousseaux avec le seau du comité de village. Et le compte est vite fait : 200 trousseaux pour bébés avec, chacun, un biberon, des couches, une bouteille d'eau minérale…, 143 paniers alimentaires composés, entre autres, d'une bouteille d'huile d'olive, de café, de sucre, de tomate concentrée, de lait, de couscous, de légumes secs, 114 couvertures, une centaine de robes kabyles et autres effets vestimentaires et de couchage.
La caravane s'ébranle vers 8h. Et à hauteur de Oued Aïssi, on est “poursuivi” par un autre convoi du village de Thighuza, dans la commune d'Agouni Gueghrane. Et ce n'est qu'en atterrissant à Sidi Daoud que l'on découvre de visu ce qu'est un séisme. Là, un gendarme à bord d'un fourgon nous interpelle courtoisement : “Eh l'aârouch ! Toujours pas de smah ? Vous venez d'où ?” Et au doyen des convoyeurs, Da Rabah, la cinquantaine accomplie, de lui répliquer : “Le pardon pour le peuple, mais pas pour ce pouvoir pourri. Nous venons des Ouacifs.” Visiblement impressionné par la réplique, le gendarme reprend : “J'ai été affecté le 29 mai dernier dans votre région et j'y ai été blessé. Vous êtes sur la bonne voie, que Dieu vous bénisse.” Sur ce, nous reprenons la route vers Dellys en laissant sur place nos amis de Thighuza. En parcourant la ville, le convoi est “arrosé” de bénédictions et de reconnaissance pour ces “Kabyles qu'on a diabolisés à outrance au point de nous les présenter comme des ennemis de la nation”, lâche un sexagénaire à hauteur du stade municipal, qui nous conseilla d'aller vers les hauteurs complètement à l'abandon.
En passant près du lycée technique Larbi-Ben-M'hidi, premier établissement secondaire d'Afrique et dont une paroi des ateliers d'électricité et de froid s'est détachée sous la violence de la secousse tellurique du 21 mai écoulé, Mohand, assis à nos côtés, est pris de frissons terribles. Normal pour celui qui affirme n'avoir pas mis le pied dans cette coquette ville depuis près de 20 ans, soit depuis qu'il a décroché son bac dans ce que fut cet auguste établissement.
À la Nouvelle-Ville, on est assiégé par les sinistrés ; et les organisateurs, certainement sous le poids de l'émotion, sont quelque peu “déboussolés”. Mais, rapidement le sang-froid reprend le dessus et près de 50 familles sinistrées sont servies non sans débiter des avalanches de remerciements à cette “Kabylie qu'on a enfin découverte dans sa véritable nature”, tient à déclarer une vieille femme. On tente de toucher le camp au cœur même de la Nouvelle-Ville, mais on nous fait savoir que les dons doivent transiter par l'antenne locale du CRA. Ce que refusent catégoriquement les organisateurs qui auront la même réponse au niveau de la ville de Bordj Ménaïel.
C'est alors que le convoi prend la direction de ce que fut la ville de Zemmouri. Ce n'est que là que l'on découvre tout le sens de l'épicentre d'un séisme et l'irresponsabilité extrême de nos “bâtisseurs”. On fait le tour de ce “cimetière” et on opte pour un petit camp.
Là encore, des membres du CRA nous intiment l'ordre de tout déposer à leur niveau. Mais, devant l'intransigeance de ces “bienfaiteurs” décidés à prendre attache directement avec les sinistrés, un gendarme ayant saisi tout le sens de leur “préoccupation” les invite à procéder eux-mêmes à la distribution de leurs dons tout en esquissant des signes d'approbation.
En moins d'une heure, “la centaine de tentes est ratissée” par une fourmilière de jeunes débordant de générosité. Et toujours les mêmes expressions de reconnaissance pour cette Kabylie solidaire sans aucune hypocrisie. À un jeune qui lui remettait une robe traditionnelle kabyle, une vieille femme a eu cette phrase : “Je ne la mettrai jamais. Je la garderai comme souvenir de la solidarité sincère de la Kabylie.” Et au même jeune de méditer sur le commentaire d'une jeune fille qui renseigne on ne peut plus clairement sur les ravages générés par la politique de diabolisation d'une région dont le seul tort est d'avoir toujours été digne et de vouloir le demeurer quel qu'en soit le prix. “J'ai toujours cru que vous nous détestez”, avoue la jeune fille qui s'empare joyeusement de la robe pour s'engouffrer aussitôt à l'intérieur de la tente et d'en ressortir tout aussi rapidement, ravie de vêtir cet habit que “je garderai à vie”, affirme-t-elle enfin.
Vers 15h, le chemin du retour est entamé avec le sentiment du devoir accompli. En cours de route, on essaie d'analyser tous ces gestes et ces répliques qu'on espère voir reprises dans les colonnes de la
presse tout en songeant à une autre “sortie”.
A. K.
Gestion des zones sinistrées
250 administrateurs à pied d'oeuvre
Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, m. Noureddine yazid zerhouni, a indiqué que 250 administrateurs seront désignés pour le recensement et la collecte d'informations sur les sinistrés. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée dimanche dernier au siège de la wilaya de Boumerdès, m. Zerhouni a indiqué que le nombre de sinistrés s'élève à quelque 100 000 personnes, précisant que 250 administrateurs procéderont au recensement de 20 000 sinistrés, à raison d'un administrateur pour 50 à 100 familles.
Et d'ajouter que cet encadrement “nous permettra d'éviter de prendre des décisions sur la base d'informations erronées”.


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