Des dizaines, voire des centaines de médecins praticiens (généralistes, spécialistes, maîtres-assistants de CHU…) se sont retrouvés hier, comme prévu, devant la direction du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, en appui à leur mouvement de grève nationale déclenché il y a une semaine à l'appel de plusieurs syndicats autonomes de la santé, membres de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique. “Si le gouvernement persiste à tourner le dos aux justes et légitimes revendications des cadres de la nation en matière de santé, le mouvement risque de s'aggraver prochainement, après la réunion prévue samedi prochain avec la Coordination nationale, sachant que l'adhésion est à 100%. Nous défions de trouver un seul médecin qui est contre la grève”, fera remarquer le Dr Belasla, représentant du Syndicat national des maîtres-assistants et des spécialistes en médecine (SNMASM) à Tizi Ouzou, interpellant le président de la République pour intervenir en vue de trouver une voie d'apaisement dans cette situation où les droits des hauts cadres, de l'élite de la santé publique sont bafoués. “Les médecins algériens ont droit de vivre, ils doivent vivre dans la dignité eux aussi, comme nos confrères dans les pays voisins (Maroc et Tunisie, notamment), alors que l'Algérie est beaucoup plus riche que ces deux pays frères”, déplore le Dr Belasla, citant comme exemple qu'un médecin au Maroc ou en Tunisie perçoit mensuellement l'équivalent de 3 000 euros, alors que son confrère algérien spécialiste ne touche pas plus de 300 euros comme débutant. Il n'atteint les 800 euros par mois qu'au bout de trois ans de pratique. Les vrais partenaires sociaux dans les structures de la santé publique sont les syndicaux autonomes, et l'administration algérienne qui a ratifié, en 2006, la convention de l'Organisation internationale du travail (OIT), n'a pas le droit de refuser la discussion, le dialogue avec les vrais partenaires sociaux de nos hôpitaux, a ajouté notre interlocuteur, se félicitant de la “réussite à 100% de notre mouvement”. Plusieurs délégations de médecins venus des EPH (établissements publics hospitaliers) et des EPSP (établissement publics de la santé de proximité) se trouvant dans des localités et régions de la wilaya de Tizi Ouzou ont rejoint, comme prévu, le lieu du regroupement (CHU Nedir-Mohamed), malgré des averses ininterrompues depuis la matinée d'hier. Salah Yermèche