La grève ouverte à laquelle a appelé avant-hier le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) n'a pas été suivie, semble-t-il, par tous les praticiens au niveau du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou, ainsi qu'au sein d'EPSP (établissement public de la santé de proximité) dans la région. Les syndicalistes, qui revendiquent notamment l'application du statut particulier, élaboré et cosigné, selon eux, avec le ministère de la santé, et l'ouverture immédiate de discussions sur le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, indiquent que “contrairement aux précédentes grèves qui ont eu lieu dans le secteur de la santé sous l'égide de la coordination nationale, cette fois-ci, seul le SNPSP qui regroupe des médecins généralistes et des chirurgiens-dentistes, a appelé au débrayage conformément à son dernier conseil national, organe délibérant pour la grève conformément à son statut et son règlement”. Pour le président du bureau de wilaya de Tizi Ouzou du SNPSP, “le taux de suivi est le même que celui atteint à l'échelle nationale, soit 70% dans toutes les structures sanitaires où est implanté notre syndicat à l'échelle de la wilaya de Tizi Ouzou”. “Nous attendons que nos confrères spécialistes, assistants, professeurs et docents, nous rejoignent, sachant qu'il n'y a pas d'autres alternatives que d'occuper le terrain”, précise notre interlocuteur. En revanche, à la cellule de communication du CHU, l'on affirme qu'“'il n'y a pas du tout grève”. En tout état de cause, dans cet établissement, grouillant de monde et de blouses blanches, hier matin, rien n'indiquait, par banderoles ou autres affiches, par exemple, qu'il existait quelque mouvement de grève. À signaler, par ailleurs, que le ministère de la santé publique et de la population a avisé par un communiqué que “la chambre administrative près la cour d'Alger a ordonné l'arrêt de la grève”. Pour rappel, à la mi-décembre dernier, un vaste mouvement de grève des praticiens de la santé publique avait été suivi (80%, selon les grévistes) à l'appel des syndicats des praticiens de la santé, regroupés dans la coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique. Ils revendiquaient alors l'ouverture d'un dialogue pour l'adoption des statuts particuliers de la Fonction publique et la discussion sur la révision du régime indemnitaire des praticiens dans le secteur de la santé publique. La coordination nationale des syndicats autonomes avait ensuite appelé à la cessation du mouvement pour se solidariser avec la population palestinienne à Gaza, victime des bombardements de l'armée israélienne, rappelle-t-on. S. Yermèche