Les dissensions, que ce soit du côté du Hamas, ou du côté israélien, font que les négociations du Caire pour l'aboutissement à un cessez-le-feu bloquent toujours. Au sein du mouvement Hamas, l'aile de Damas et celle de Gaza n'arrivent pas à s'entendre sur l'arrêt de la guerre à Gaza. Le Hamas de Damas est prêt à combattre jusqu'à épuisement, celui de Gaza serait en revanche disposé à discuter un cessez-le-feu. Il faut dire que les angles de vision diffèrent totalement entre les deux parties. En effet, au chaud dans la capitale syrienne, Khaled Mechaal et son entourage ne voient certainement pas les choses de la même manière qu'Ismaïl Haniyeh et les siens, qui sont devant la bouche des canons israéliens et sous les bombes et autres obus. À cela, il faut ajouter la scène qui s'offre à ces derniers, avec des cadavres partout et des cris de détresse des femmes et des enfants. C'est dire que les données ne sont pas les mêmes, bien que les images des chaînes de télévisions montrent toute l'horreur de la guerre qu'impose Israël aux Gazaouis. Et c'est là le nœud gordien dans les discussions entre les deux parties. En attendant, les émissaires du Hamas envoyés en Egypte pour négocier la proposition de cessez-le-feu égypto-française doivent attendre le feu vert de leurs chefs pour donner une réponse finale. En Israël, c'est pour des considérations électoralistes que les responsables divergent sur cette question de cessez-le-feu. Non concerné par les élections, parce qu'obligé de démissionner pour ses implications dans de nombreuses affaires de corruption, le premier ministre israélien Ehud Olmert veut aller lui jusqu'au bout contrairement aux responsables des partis politiques tenus par les calculs électoralistes. Il a affirmé lundi soir qu'Israël frappera “d'une main de fer” à Gaza aussi longtemps que les tirs de roquettes palestiniennes se poursuivront. “Nous voulons mettre fin à l'opération quand deux conditions seront remplies : la fin des tirs de roquettes et la fin du réarmement du Hamas”, a-t-il notamment déclaré. Par contre, le ton est plus nuancé chez les autres responsables israéliens, à l'image de Tzipi Livni, qui mènera la liste du parti Kadima lors des prochaines élections législatives de février prochain, tout comme chez le chef de file du parti travailliste et actuel ministre de la défense, Ehud Barak, dont les sorties médiatiques se font de plus en plus rares ces derniers jours. Certes, ils haussent le ton contre le Hamas dans leurs déclarations à la presse, mais adopteraient des profils bas durant les réunions du cabinet de sécurité israélien. Quant au patron du Likoud, Benjamin Netanyahu, toujours aussi extrémiste, il préconise pour sa part une politique de la poigne de fer à Gaza et ne veut pas entendre parler d'un cessez-le-feu. Merzak T.