Poids n Hamas devrait être considéré comme un élément incontournable dans toute négociation de paix avec Israël au vu de sa popularité de plus en plus croissante. Une délégation du Hamas a quitté, ce jeudi, Le Caire, remettant à samedi la décision du mouvement islamiste palestinien sur une trêve à Gaza avec Israël. Des représentants du Hamas, venus de Gaza et de Syrie, s'étaient entretenus au Caire avec le chef des renseignements égyptiens Omar Souleimane, l'homme-clé des négociations indirectes entre Israël et le Hamas. L'Egypte avait souhaité que l'annonce d'une trêve durable, permettant la consolidation du cessez-le-feu en vigueur depuis le 18 janvier à Gaza, puisse intervenir dès ce jeudi. La délégation n'a pas fait de déclarations avant son départ, mais le Hamas avait indiqué avant ce nouveau round de discussions être prêt à une trêve d'un an, sans exclure totalement une durée de 18 mois. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis qu'il en a délogé l'Autorité palestinienne en juin 2007, avait conditionné cette trêve à la levée du blocus imposé par Israël au petit territoire de 360 km2. Par ailleurs, l'offensive israélienne à Gaza a renforcé la popularité du Hamas, selon un sondage publié ce jeudi, créditant pour la première fois le mouvement islamiste palestinien d'une légère avance face à ses rivaux du Fatah en cas d'élections. Si des législatives devaient se tenir en Cisjordanie et à Gaza, le Hamas obtiendrait 28,6% des voix, contre 27,9% pour le Fatah du président Mahmoud Abbas, le reste des suffrages allant à des formations de moindre importance, selon le sondage réalisé par le Jerusalem Media and Communication Center (Jmcc). C'est la première fois qu'un sondage crédite le Hamas, qui contrôle Gaza, d'une avance face au Fatah, les enquêtes d'opinion ayant toujours donné ce dernier vainqueur en cas d'élections, se trompant même lourdement en 2006 lorsque le mouvement islamiste avait remporté les législatives haut la main. Le Fatah est paradoxalement crédité de plus d'intentions de vote (33,6%) à Gaza que le Hamas (28%) qui l'en a délogé en 2007. En revanche en Cisjordanie, contrôlée par M. Abbas, c'est le Hamas (29%) qui devance le Fatah (24,5%). Le Hamas arrive également en tête des mouvements auxquels les Palestiniens «font confiance» avec 27,7% d'avis favorables, talonné par le Fatah (26%). Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, est également la personnalité à laquelle les Palestiniens font le plus confiance (21,1%), reléguant pour la première fois M. Abbas en deuxième position (13,4%). En outre, pour 46,7% des personnes interrogées le Hamas est sorti vainqueur de la guerre de Gaza (27 décembre -18 janvier) qui a dévasté le territoire et fait 1 330 morts, 9,8% accordant «la victoire» à Israël et 37,4% jugeant que ni l'un ni l'autre n'a gagné. Le sondage a été effectué sur un échantillon représentatif de 1 198 Palestiniens (758 en Cisjordanie et 440 à Gaza). Sa marge d'erreur est de 3%.