“Le commerce électronique ne peut être confiné aux simples prestations de service disponibles sur Internet”, ont estimé certains spécialistes du domaine rencontrés lors de la 6e édition du Salon MED-IT qui a pris fin hier après trois journées d'expositions, d'animations et de conférences au palais de la culture Moufdi-Zakaria. Divers thèmes liés aux nouvelles technologies ont été abordés lors de cet événement qui a vu la participation de pas moins de 150 exposants avec une grande part de sociétés étrangères déjà présentes ou intéressées par le marché algérien. Un marché en pleine effervescence sur plusieurs chantiers en construction dont le commerce électronique pour lequel un soubassement juridique est en élaboration. Pionnière en la matière, Algérie Poste se distingue via le produit Racimo qui se présente, actuellement, comme la seule entreprise publique qui fait réellement du e-commerce. Racimo est un produit combiné entre la Poste et l'opérateur de téléphonie mobile Mobilis et qui consiste à recharger son crédit via le téléphone (un simple coup de fil) après avoir signé un contrat avec Algérie Poste autorisant cette dernière à virer de son compte CCP, le montant équivalent au crédit acquis par le client. Ainsi, les parents peuvent, à titre d'exemple, maîtriser parfaitement la somme qu'ils réservent à leurs enfants pour ce qui est de la consommation hebdomadaire ou mensuelle sans qu'ils soient contraints de donner de l'argent en espèce aux enfants sans pouvoir s'assurer qu'ils l'ont bien utilisé à cet effet. C'est une manière aussi de dématérialiser tout un magasin et de passer au paiement électronique pour peu que la chaîne de distribution soit maîtrisée dans un pays aussi vaste que l'Algérie. L'occasion de faire renaître l'activité postale grâce au colis postal sur lequel il existe actuellement une concurrence. Le sujet est de telle importance qu'il n'a pas manqué de figurer sur la liste des conférences-débats programmés lors du MED-IT. Les enjeux et les limites en Algérie du e-commerce, défini par l'OCDE comme étant “la vente ou l'achat de biens ou de services, effectués par une entreprise, un particulier, une administration ou toute autre entité publique ou privée, et réalisés au moyen d'un réseau électronique”, ont été abordés à travers des conférences et une table ronde durant lesquelles il a été notamment souligné la nécessité d'une adaptation de la réglementation commerciale nationale et d'un développement conséquent des systèmes de paiement, ainsi que des technologies de l'information pour espérer intégrer pleinement ce nouveau mode de commerce. Me Thierry Bernard, membre associé d'un cabinet d'avocats français, a estimé notamment, dans une conférence intitulée “Les enjeux du commerce électronique en Algérie” que le client doit être mis en confiance par une réglementation lui assurant garantie et sécurité sur ses achats effectués sur le Web. Selon lui, la réglementation existe en Algérie, mais elle devra être complétée.