La Croisette commence à ressembler à un grand chantier. L'heure de vérité arrive. Tandis que les pronostics vont bon train, les dés sont loin d'être jetés. Cela plonge tous les prétendants dans l'angoisse de l'attente. Entre-temps, le Franco-Algérien Nassim Amaouche remporte le Grand Prix de la Semaine internationale de la critique avec Adieu Gary qui traite, justement, entre autres, de l'attente. De son côté, l'Irakien Shahram Alidi rafle plusieurs prix avec Sirta La Gal Ba (Whisper with the wind) qui suit un postier atypique dans les montagnes du Kurdistan irakien. Le Franco-Algérien Nassim Amaouche remporte le Grand Prix de la 48e édition de la Semaine internationale de la critique avec son premier long métrage Adieu Gary. Ce prix, doté par Cinepolis d'un montant de 5 000 euros remis au réalisateur, est décerné par la presse qui vote à l'issue de chaque projection. Sept longs métrages, en provenance de plusieurs pays, étaient en lice. Adieu Gary met en scène plusieurs habitants d'une cité ouvrière désertée depuis des années. Parmi eux, figurent Francis, interprété par Jean-Pierre Bacri, son fils Samir qui revient après une longue absence, Maria, la voisine qui vit seule avec son fils José, un garçon qui croit qu'il est le fils de Gary Cooper. Tout un monde qui vit dans l'attente, dans l'ennui et l'emprisonnement sous un soleil accablant. Ce film, qui emprunte à la mythologie du western, s'éloigne d'une certaine tendance du cinéma français fait par des Beurs qui est surtout dans la révolte, le témoignage et, parfois, du sociologique. Il se veut à la fois reflet et métaphore de la cité isolée, et réflexion sur le cinéma en multipliant les références cinématographiques déjà annoncées dans le titre. C'est certainement ce mélange doté d'intelligence qui a séduit les critiques. Et Nassim Amaouche n'est pas à sa première distinction puisqu'il a obtenu plusieurs prix avec son premier court métrage De l'autre côté (2003), et son documentaire, co-réalisé avec la Palestinienne Anne-Marie Jacir, Quelques miettes pour les oiseaux (2005), a fait partie des sélections vénitienne et locarnaise. Ce prix, qui récompense la persévérance de Nassim Amaouche, n'est pas des moindres. Même fortement concurrencée, la Semaine de la critique reste la plus ancienne section parallèle du Festival de Cannes. Créée en 1962, elle a pour mission de montrer les premiers et deuxièmes films. Cette récompense confirme donc le talent d'un cinéaste qui avance doucement mais sûrement. Un autre à triompher est Sirta La Gal Ba (Whisper with the wind) de l'Irakien Shahram Alidi qui a raflé les prix de Soutien Acid/CCAS, de Ofaj/TV5Monde de la (Toute) Jeune Critique et Regards Jeunes. Ce film, qui se passe dans le Kurdistan irakien, a été offert par un jury de 32 lycéens français et allemands et un jury composé de 7 jeunes cinéphiles européens invités par le ministère en charge de la Jeunesse.