Mieux contrôler les produits importés en Algérie, lutter contre la contrefaçon demeurent un vaste programme. L'Institut algérien de normalisation (Ianor) et la chambre française de commerce et de l'industrie en Algérie (CFCA) ont organisé, hier au Sofitel, un séminaire sur “l'évaluation de la conformité des produits importés”. Une rencontre pour informer l'ensemble des professionnels de l'import-export de la note émise par la Banque d'Algérie relative à la remise documentaire et au crédit bancaire. Le premier constat plutôt préoccupant demeure le montant des produits introduits sur le territoire algérien sans aucun contrôle qui s'élève à 30 milliards de dinars. Ce chiffre a tout simplement quadruplé en quatre ans. Pourtant, le président de l'Ianor, Mohamed Aïssaoui, souligne qu'il existe 6 000 normes actuellement en Algérie, et que 3 200 nouvelles normes seront certifiées prochainement ainsi que 500 nouveaux laboratoires d'expertise. Peu de contrôles donc peu de normes, par conséquent, les marchandises qui arrivent sur notre territoire sont de moins bonne qualité et surtout non conformes à la législation. Le président de l'Ianor donne l'exemple de la lampe. Initialement, elle a une durée de vie de 4 000 heures. En Algérie, pour la plupart, elles ne brillent que pendant 400 heures. Les marchandises seront contrôlées depuis le pays d'origine avant le chargement. Une aubaine pour les entreprises de contrôle des grands clients de l'Algérie. Comme l'entreprise Contrôle Union France, son responsable, Philippe Hauchard, estime que cette mesure est nécessaire. “actuellement, tout se fait sur la confiance, donc pas de contrôle et à la recherche du meilleur prix. Ce dernier ne rime pas forcément avec la qualité du produit. Une réglementation sur le produit donne l'assurance au consommateur de la sécurité du produit qu'il consomme. Nous le faisons au niveau du blé importé pour l'Algérie où en France, nous contrôlons notamment son taux de pesticide”, explique-t-il. Cependant, une surveillance supplémentaire va de paire avec un coût pour l'entreprise qui se répercutera automatiquement sur le prix et le consommateur. Pour un produit, le contrôle de qualité, Mohamed-Nazim Bessaïh, manager à BNP Parisbas, estime qu'il faut compter 1,50% pour le crédit documentaire, toutes charges comprises plus 0,5% pour le contrôle qualité. Evidemment, c'est le consommateur qui mettra la main à la poche pour ce surplus de 2% sur le prix du produit.