Le budget complémentaire de l'année en cours adopté par l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Laghouat a prévu une somme de 16,7 millions de DA destinée à subventionner 90 associations. Ces subventions sont partagées entre 34 associations à caractère religieux, 31 sportif et 25 à caractère socioculturel. Ainsi, la part du lion revient au religieux du fait que les associations y existantes verront leurs caisses renflouées de quelques millions de dinars. Pourtant, nous dit un animateur du mouvement associatif, “c'est le socioculturel qui souffre le plus dans notre wilaya”. Toutefois, il reproche au mouvement associatif dans la wilaya de Laghouat son inertie. Selon lui, il y a nécessité de réviser la loi sur les associations (la loi 90-31 du 4 décembre 1990) pour mettre de l'ordre dans le domaine et subventionner les associations. Car, “la wilaya de Laghouat a besoin d'associations crédibles qui s'engagent à travailler avec les communes en vue d'améliorer le quotidien des citoyens, particulièrement dans les domaines de l'agriculture, l'habitat, l'éducation, l'environnement etc.”. Abondant dans le même sens, il indique que la responsabilité de la faillite du mouvement associatif incombe au pouvoir politique. Voulant à tout prix légitimer son action, il a souvent favorisé “la mise en place d'une société civile de circonstance”. En effet, complètement inexistante au sein de la société, cette dernière, tout en bénéficiant des ressources financières, refait surface à l'orée des échéances électorales pour servir comme un mécanisme de légitimation du pouvoir. L'on se souvient qu'à l'occasion de l'élection présidentielle de 2004, le ministre de la Solidarité avait affirmé que “le mouvement associatif a récolté 500 000 signatures au profit du candidat Abdelaziz Bouteflika”. Au début de l'année en cours, les associations dites de la société civile ont été également actionnées pour produire des motions de soutien pour un troisième mandat.