Avec la fin du calvaire du petit Ahmed, un enfant de 5 ans enlevé et séquestré quatre jours durant avant d'être relâché par ses ravisseurs, c'est certes un signal fort qui est envoyé à ceux qui auraient des velléités de “prospérer dans ce commerce”, mais il pose le problème de l'insécurité qui règne en Kabylie. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que la région ne soit sous les feux de la rampe malheureusement pour les vols, agressions et enlèvements. Lesquels enlèvements ne sont pas sans conséquences sur les populations de Kabylie, notamment celles habitant les zones enclavées. Il est vrai que le rapt du petit Ahmed, un élève de l'école Cheikh-Aheddad de Tibouamouchine (Seddouk), est le premier qu'a connu la région de Béjaïa. Jusqu'à maintenant, les victimes sont généralement des adultes. C'est donc la première fois qu'un mineur est l'objet d'un enlèvement, suivi d'une demande de rançon. Dans le cas du petit Ahmed, c'est quelque 3 milliards de centimes qui ont été réclamés à son père, entrepreneur dans les travaux publics. Souvent, en effet, les gangs choisissent dans le vivier des entrepreneurs et de riches commerçants des localités éloignées. C'est en ce sens que la prompte réaction de la brigade de gendarmerie, qui a aussitôt resserré l'étau sur les kidnappeurs, a eu l'effet escompté. Les gendarmes, qui ont mené l'enquête, ont dans un premier temps procédé à l'arrestation d'un “parent de l'enfant” à Tibouamouchine, qui les a conduits à Ouzellaguene, plus précisément à Halouane, pour appréhender un premier complice. Mais celui-ci a réussi à prendre la fuite. Avec l'identification de deux de ses membres, le reste du groupe a fini par paniquer. La libération était donc imminente, tellement le maillage de la région était au point. Quelques heures plus tard, le petit Ahmed était abandonné dans les rues d'Akbou. Le moment choisi par les ravisseurs n'était pas fortuit, c'était le jour du match Algérie Côte-d'Ivoire. L'enfant sera conduit au commissariat avant d'être remis aux siens.