La gendarmerie et la police n'ont ménagé aucun effort pour libérer l'otage. Ravis aux siens, mercredi dernier aux environs de 11h, Ahmed Mouhli a été relâché après une séquestration de six jours, dimanche soir vers 21h. Ses ravisseurs, sentant l'étau se resserrer autour d'eux, ont préféré lâcher prise. Avant-hier, tout le gang a été neutralisé. Mercredi dernier, à la sortie de l'école en fin de matinée, le petit Ahmed, accompagné par un camarade, est entré dans une épicerie non loin du domicile parental. C'est le moment que choisiront les ravisseurs pour passer à l'acte. Ils l'ont attendu devant le magasin avant de l'entraîner de force dans un véhicule de couleur blanche, témoignait son camarade. Sa famille sera vite alertée. Le père dépose une plainte au niveau du commissariat et de la brigade de la Gendarmerie nationale de Béni Maouche. Immédiatement, les services de sécurité entreprirent des recherches soumettant à une pression terrible les ravisseurs. Des barrages fixes sont installés pour empêcher le véhicule de quitter la région. Des patrouilles de gendarmes, y compris en civil, sillonnent toute la région. Tout un dispositif est mis en place. Exploitant la moindre information qui leur parvenait, les gendarmes n'avaient d'autre souci que de retrouver l'enfant sain et sauf. Entre- temps, le père, entrepreneur en travaux publics, a reçu un appel téléphonique. Les ravisseurs exigeaient trois milliards de centimes de rançon. Pour prouver qu'ils détiennent son fils, ils lui permettent d'échanger quelques mots avec lui. «Nous avons effectué des dizaines de perquisitions depuis l'enlèvement de l'enfant», a révélé hier le commandant Akrouf. Les recherches aboutiront rapidement à l'arrestation d'un membre du gang qui s'avère être un proche de la famille. Cela s'est passé au moment de la rencontre de football opposant l'Algérie à la Côte d'Ivoire. La même personne dénonce rapidement un complice à Helouane à la sortie d'Ouzellaguen. Le deuxième membre du groupe échappe aux services de sécurité et alerte conséquemment les autres membres du gang. Pris de peur, les ravisseurs, visiblement des amateurs, vont vite paniquer et décident de relâcher l'enfant dans la ville d'Akbou. Lundi, les deux autres membres du groupe seront arrêtés. L'un d'entre eux est connu des services de sécurité. «L'enquête n'est pas encore bouclée», nous indiquait hier le commandant de la gendarmerie de Béjaïa qui précisera que le véhicule ayant servi au rapt venait d'être récupéré. Il s'agit d'une Clio blanche. Le dénouement de l'affaire du petit Ahmed est l'une des plus grandes réussites des services de sécurité et marque pour ainsi dire toute la détermination qui les anime dans la lutte contre le phénomène des kidnappings, qui est apparu ces derniers temps dans la région de basse Kabylie. «C'est une grande victoire sur les bandes de malfaiteurs et un signal fort à tous ceux qui seraient animés d'intentions malsaines», commentait hier le commandant de la Gendarmerie de Béjaïa en marge de la visite du directeur général des Douanes. On croit savoir que cette affaire d'enlèvement est intimement liée à une affaire d'héritage qui aurait été mal acceptée par quelques membres de la famille. Certains auraient bénéficié d'une part d'héritage plus importante que d'autres. La partie s'estimant lésée est passée à l'acte.Il y a lieu de rappeler que cet enlèvement est le premier du genre qui touche les mineurs dans la wilaya de Béjaïa. De riches commerçants et entrepreneurs ont été enlevés puis libérés contre des rançons sans que ces affaires ne soient ébruitées. Si l'affaire n'avait pas été portée au grand public, le père aurait payé la rançon pour libérer son fils.