Le successeur de Smaïl Mimoune compte organiser prochainement des ateliers animés par des professionnels, et ce, pour apporter des correctifs à la politique du secteur de la pêche suivie jusque-là. Lors de sa visite effectuée, dimanche, dans la wilaya de Boumerdès, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdellah Khanafou, a affirmé que l'aquaculture reste le seul secteur pour parer au déficit dans la production du poisson en Algérie. “La seule alternative reste le développement de l'aquaculture”, a souligné le ministre, précisant que des projets de réalisation de fermes-pilotes en aquaculture sont en cours de réalisation dans plusieurs régions du pays dans le cadre des relations bilatérales avec certains pays, à l'exemple de la Corée du Sud. “La Corée du Sud est en train d'intervenir au niveau de la wilaya de Skikda et de Ouargla pour réaliser des fermes-pilotes afin de lancer ce mode de production”, a-t-il indiqué en justifiant le recours à ce mode de pêche aux faibles ressources de poisson qui existent en mer. “Nous sommes convaincus que la production actuelle pêchée dans la mer ne suffit pas. Même si nous arrivons à pêcher le stock actuel estimé à 200 000 tonnes, nous ne pourrons pas assurer à nos citoyens la disponibilité du poisson”, a encore souligné M. Khanafou, ajoutant que l'Algérie a intérêt à vulgariser ce créneau développé dans plusieurs pays. “Nous allons essayer d'installer des fermes-pilotes à travers les trois régions du pays dans un souci de vulgarisation de cette technique de pêche mais aussi pour motiver les opérateurs économiques à investir dans ce créneau”, a-t-il précisé. Le ministre a cité l'exemple de plusieurs pays qui ont commencé à s'intéresser à cette technique et sont arrivés à produire la même quantité de poisson pêchée en mer. M. Khanafou n'a, cependant, pas donné de précisions sur la quantité de production attendue qui sera générée par ce moyen de production, précisant que celle-ci reste liée aux moyens et aux capacités d'investissement qui seront faits. “Nous sommes à une étape initiale dans ce créneau de vulgarisation et il est très tôt pour donner des chiffres”, a-t-il indiqué. Le représentant du gouvernement a tenu à faire appel aux opérateurs algériens pour s'intéresser à ce créneau. M. Khanafou a affirmé par ailleurs qu'un bilan de son secteur sera dressé bientôt pour corriger les erreurs commises. “Nous allons faire un bilan pour corriger les erreurs à la base des ateliers qui seront organisés à cette occasion qui nous permettra d'apporter des correctifs à la politique du secteur de la pêche”, a-t-il encore ajouté, précisant que son département dispose d'un schéma directeur de développement du secteur qui nécessite des corrections par étapes. Au sujet de l'entreprise privée Ondpa, qui a réalisé, en partenariat avec des Espagnols, une ferme aquacole à Cap-Djenet et qui traverse actuellement des difficultés suite à la perte de plus de 30 tonnes de poisson, le ministre a assuré cet investisseur de faire quelque chose. “Nous allons essayer de faire ce qui est en notre pouvoir car il s'agit d'un investissement fait sur fonds propre dans le cadre d'un partenariat et que notre programme et la réglementation ne prévoient rien pour accompagner ce genre d'investissement”, dira-t-il. Et de préciser : “L'investissement est là et nous devons lancer un défi pour réussir.” Le patron de cette entreprise unique en Algérie a interpellé le ministre afin de lui accorder une subvention pour permettre de faire face à ses difficultés. Interpellé sur le projet du port de Cap-Djenet qui cumule plus de trois années de retard, le ministre a indiqué qu'il ne peut avancer une date pour sa mise en service. “Il y a un problème d'ensablement et des études techniques sont menées pour faire face à cette situation.” À noter que le ministre a visité plusieurs projets de son secteur, tels que le port de pêche de Zemmouri, celui de Cap-Djenet et la ferme aquacole de Cap-Djenet.