Les éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial 2010 et les phases finales de ces deux compétitions ont permis aux Algériens de se faire une idée précise sur cette équipe nationale, qui renferme des joueurs de valeur, lesquels n'ont désormais besoin que d'un entraîneur maîtrisant son sujet et son groupe. rabah Saâdane a tout essayé pour réussir avec les Verts, en vain. Malgré toutes ses connaissances et son expérience, le coach national a buté sur de nombreux obstacles, notamment cette légitimité dont se prévalent certains joueurs pour s'imposer à lui comme des titulaires indiscutables. Le cas de l'ancien capitaine de l'équipe Yazid Mansouri, qui a mis en avant ses dix années en sélection pour exiger d'être titulaire, est édifiant à plus d'un titre. Il n'était pas le seul, car d'autres en ont fait de même dans le même but. Ils ont fait passer leur intérêt personnel avant celui de l'Algérie. Cela s'est inévitablement répercuté sur le bon fonctionnement du groupe. En outre, nombre d'Algériens reprochent à Rabah Saâdane d'avoir cédé à ce chantage, qui ne dit pas son nom, en maintenant sur le terrain des joueurs hors forme ou “carbonisés” par l'effort fourni lors du précédent match, sacrifiant du coup d'autres éléments à même d'apporter le plus sur le terrain, à l'image de Boudebbouze et d'Abdoun. Ceci étant, la CAN et le Mondial 2010 ont permis à l'équipe nationale de bénéficier de joueurs talentueux, qui peuvent donner beaucoup de satisfactions à l'avenir. Mais, pour tirer le meilleur d'eux, les hautes autorités de l'Etat et les responsables du football algérien n'ont plus d'autre choix que d'opter pour un entraîneur de haut niveau à même de maîtriser son sujet et son groupe surtout. Et pour cela, il faut mettre sur la table les moyens financiers nécessaires pour convaincre les compétences de s'engager pour un projet ambitieux. Les Algériens, qui ont apprécié le talent et le plus apporté par quelques joueurs, attendent qu'ils soient bien encadrés pour que leur sélection nationale confirme qu'elle mérite vraiment sa place dans le gotha africain et mondial. Il suffit de prendre exemple sur d'autres pays africains, à l'image du Nigeria et de la Côte d'Ivoire, dont les responsables n'ont pas lésiné sur les moyens pour s'offrir des coaches ayant fait leurs preuves sur le terrain, en l'occurrence les Suédois Lars Lagerback et Sven-Goran Erikson. L'Algérie ne peut plus se permettre d'engager des entraîneurs étrangers en quête de renommée ou de références à cocher sur leurs cartes de visite. Le plus important également est que cessent les injonctions venant d'en haut pour sélectionner tel ou tel joueur ou de le faire jouer comme titulaire comme ce fut souvent le cas par le passé. Sur ce point-là, Rabah Saâdane a, sans aucun doute, beaucoup à dire, lui qui a souffert le martyre lors du Mondial mexicain de 1986, où il avait subi des pressions intolérables. La conséquence de ces interférences dans ses prérogatives a été un médiocre match contre l'Espagne (3 à 0), après une rencontre de toute beauté contre le Brésil. Donc, le futur coach national devra disposer des coudées franches pour mener à bien sa mission. Nul ne pourra s'en mêler, sauf pour demander des comptes conformément à un planning bien établi. Il n'y a pas de temps à perdre car nous ne sommes qu'à un peu plus de deux mois du début des éliminatoires de la prochaine Coupe d'Afrique des nations.