Il y a des choses de la vie qu'on garde enfouies en nous. Il y a des rêves d'enfants qui nous collent à la peau jusqu'à la fin de nos jours. Il y a des frustrations qu'on arrive à exprimer à un ou un autre… C'est tout cela le monde d'Attar. Il expose actuellement dans le grand hall du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi. Une exposition sans nom. Un fait du hasard ou tout simplement une manière de susciter la curiosité ? On peut dire les deux. À travers la quarantaine de tableaux exposés, le plasticien raconte sa vie. Une vie jalonnée de voyages et de découvertes et surtout de rencontres. Attar se définit comme le “traceur d'étoile”. Grand bourlingueur, il a sillonné le monde. Ayant plusieurs cordes à son arc, il exercera différents métiers, mais tous en relation directe avec l'art. Plus précisément avec deux domaines : la musique et la peinture. Deux univers qui ont occupé toute sa vie, devenus sa raison d'être. À travers la peinture, c'est sa vie qui défile, qui est exprimée. Mélangeant les genres et les styles, il utilise toutes – ou presque – les techniques, telles que la sérigraphie, la peinture à l'huile… S'inspirant de la vie – la sienne – et influencé par son vécu riche en rencontres, découvertes et voyages, Attar, grâce aux symboles qu'ils utilisent, arrive à communiquer, à raconter son histoire. Une histoire pas comme les autres. Une histoire où Le Nord et le Sud cohabitent sans grand problème. Une histoire où l'Occident et l'Orient font bon ménage. Certains de ses tableaux nous plongent dans la magie et la féerie du désert, un lieu cher à Attar et qui le fascine. D'autres toiles sont inspirées des paysages de l'Europe. Un beau mélange avec des ambiances différentes. Privilégiant la pureté du trait et des couleurs, le plasticien nous livre sans retenue aucune une émotion, cachant mal des rêves et des folies. “Il est des textes sans voyelles. Les consonnes y sont colonnes permanentes entre lesquelles la voix du lecteur recrée chaque fois le miracle de la vie. Par la voix les voyelles”, a-t-il résumé son travail. Laissant voguer son esprit tel un nomade sillonnant le monde, se laissant conduire par une intuition artistique, Attar nous invite à suivre ce fil d'Ariane, pour avoir un autre regard – neuf celui-là – sur la vie qui reste belle, malgré tous ses aléas.