Pour le technicien italien de l'Entente de Sétif, Giovanni Solinas, le professionnalisme n'est pas obligatoirement une question d'infrastructures ou de moyens financiers et humains, mais c'est avant tout dans les esprits de l'ensemble des acteurs de la balle ronde en Algérie qu'il faudra qu'il commence. “Il est vrai que lorsqu'on aborde le problème du professionnalisme dans le monde et non pas en Algérie uniquement, on focalise surtout sur les infrastructures et les moyens financiers. Mais, à mon sens, ça se passe dans la tête d'abord, c'est-à-dire avoir la mentalité d'un pro avant de passer à autre chose. À partir de là, on pourra parler de ce qu'il faudra mettre à la disposition des clubs pour qu'ils puissent entrer dans le monde du professionnalisme. Toujours est-il que j'ai vu une volonté et une envie d'aller de l'avant, notamment de la part de la Fédération algérienne de football qui a décidé d'instaurer cette saison cette formule qui reste pour moi une bonne chose pour le développement du football et apporter du coup un plus aux différentes sélections nationales”, nous a-t-il dit avant d'ajouter qu'au niveau du club où il est déjà en place depuis déjà deux saisons, beaucoup de choses commencent à changer. “Pour tout vous dire, par rapport à l'année dernière, il y a eu quelques changements que j'ai moi-même constatés depuis le début de nouvel exercice en Algérie. Il y a des insuffisances qui ne passent inaperçues. Je dois dire également que le chemin vers le professionnalisme est encore long et parsemé d'embûches, toutefois avec l'apport des pouvoirs publics du pays et l'implication de tous les acteurs, à savoir dirigeants, staff technique et joueurs, je crois que tout ira bien”, a ajouté notre interlocuteur qui insiste en outre qu'il faudra aller doucement mais sûrement “pour atteindre ce qui existe par exemple en Europe, il faudra aller étape par étape. Cela demandera du temps, il est vrai, mais je suis persuadé que le football algérien finira par atteindre ses objectifs et se hisser dans le gotha des meilleures équipes sur le plan régional et continental”. À la question de savoir son avis sur le niveau du premier championnat professionnel en Algérie par rapport à la saison précédente, Gianni estime que pour cette année, il faudra s'attendre à une rude concurrence entre quatre à cinq clubs qui postulent au titre de champion d'Algérie 2011. “Même si on n'est qu'au début de la compétition, je pense que les choses vont être plus difficiles pour nous et pour les autres équipes qui comptent jouer le titre. D'ailleurs, si vous avez constaté, chaque semaine, on assiste à des changements que ce soit en haut ou en bas du tableau du classement général. En ce qui nous concerne, le titre de champion d'Algérie est notre objectif numéro un. On ne va pas lâcher. Nous sommes premiers après huit journées et on fera le maximum afin de rester le plus longtemps possible et aller jusqu'au bout. J'estime que nous avons un bon groupe capable de relever ce défi. Cela dit, il reste en parallèle qu'un grand travail nous attend afin d'être au rendez-vous à la fin de la compétition que ce soit au niveau technico-tactique ou le physique. Ce sont à mon sens les clés si on veut être champion en fin de saison”, a souligné un peu plus loin le premier technicien italien à avoir pris en mains une équipe algérienne. “Pour tout vous dire, cela fait deux ans que je travaille à Sétif. C'est une ville où j'ai découvert que les gens respirent et ne parlent que de foot. C'est pratiquement la même chose en Italie. C'est ce qui m'a d'ailleurs encouragé à travailler ici, d'autant plus que les dirigeants m'ont fait confiance en me confiant la barre technique. Tout ce que je souhaite, c'est que mon expérience ici sera couronnée par des titres”, conclut Giovanni.