Six projets de partenariat algéro-français devront être finalisés aujourd'hui, au cours de la visite à Alger de l'envoyé spécial français, M. Jean-Pierre Raffarin, a indiqué, hier, le ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi. “Lors de la visite officielle en Algérie de M. Raffarin, plusieurs dossiers économiques français en Algérie seront passés en revue pour leur aboutissement”, a expliqué le ministre, dans un entretien accordé à l'APS. Parmi les dossiers figure un projet de partenariat entre le groupe français Total et la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach pour la création d'une usine de vapocraquage d'éthane dans la zone industrielle d'Arzew (Oran). Le projet constitue un développement industriel local qui, pendant la phase d'exploitation, génère plusieurs centaines d'emplois permanents de grande qualification. Ce futur complexe pétrochimique de 4 unités de taille mondiale assurera, selon le ministre, “une bonne position en termes de compétitivité”. Il sera également question de passer en revue le projet du groupe français Lafarge, spécialisé dans la fabrication de matériaux de construction (ciments, granulats, béton prêt à l'emploi), de renforcer sa présence en Algérie en procédant à l'extension et à la diversification de ses investissements. “Ceci sera examiné dans le cadre de nos politiques de développement de ce secteur sensible eu égard à son importance pour la réalisation du programme de réalisation des infrastructures”, a précisé M. Benmeradi. Le projet de construire une 2e usine de médicaments du français Sanofi-Aventis et d'un centre de stockage et de distribution de produits de santé dans la ville nouvelle de Sidi-Abdallah, sur une superficie de 6,3 hectares, est aussi à l'ordre du jour de la visite de l'ex-Premier ministre français. M. Benmeradi a évoqué, par ailleurs, un accord de coopération entre Bretagne International et l'Institut technique des élevages algériens prévu à l'effet de développer la structure laitière en Algérie. Les négociations avancées avec Renault Les négociations avec le constructeur français Renault pour l'implantation d'une usine en Algérie sont “avancées”, a également indiqué Mohamed Benmeradi. “Nous sommes, effectivement, en train d'examiner des offres de certains constructeurs automobiles : discussions avancées avec Renault et à un stade qui l'est moins avec Volkswagen”, a-t-il dit. Selon lui, “Renault a confirmé son intérêt à voir le taux d'intégration croître à l'effet de réduire les coûts logistiques”. Pour ce faire, “le concours des sous-traitants nationaux est de mise, ceux existants font ressortir un potentiel industriel à l'état embryonnaire qui nécessitera un accompagnement par des actions d'investissements supplémentaires”, ajoute-t-il. “Il ne s'agit nullement d'une simple usine de montage, mais d'un projet de fabrication automobile qui repose sur la croissance du volume du produit localement par la joint-venture”, rappelle encore le ministre. Une négociation, d'ailleurs, sur le niveau de participation en numéraire de Renault dans le capital de la société mixte est engagée dans le strict respect des nouvelles règles de partenariat édictées par l'ordonnance sur l'investissement (51%-49%), précise-t-il. En outre, le constructeur français devrait s'engager à intégrer le volet “export” afin de satisfaire la condition édictée par la loi en matière de balances devises excédentaires, poursuit le ministre. M. Benmeradi a indiqué, par ailleurs, que son département examine des offres de certains autres constructeurs européens et asiatiques, estimant qu'“il y a de la place en Algérie pour plus d'un constructeur”. Les allemands doivent présenter un business plan À ce propos, il révèle que le groupe Volkswagen a marqué son intérêt pour réaliser un projet de montage en Algérie, mais les discussions avec lui sont “à un stade moins avancé”. À ce titre, des discussions préliminaires ont eu lieu le 2 novembre dernier avec le constructeur allemand, qui a procédé à la présentation sommaire de son projet d'investissement susceptible d'être inscrit dans la stratégie de développement du groupe automobile allemand en Afrique du Nord. “La partie algérienne est en attente d'une proposition comprenant un business plan de la part du groupe dans les meilleurs délais”, a souligné le ministre, ajoutant qu'au stade actuel des discussions, “il est prématuré d'en dire plus”. Pour les constructeurs sud-coréens, le ministre a précisé que, jusqu'ici, son département “n'a pas reçu d'offres émanant de ce pays”, soulignant que “le marché algérien dispose de multiples atouts pour développer le volet exportation”.