Le SG du syndicat de la Cnan-Nord estime dans une lettre adressée au président de la République que la situation du pavillon national et la Cnan-Nord en particulier est très critique et nécessite son intervention de toute urgence pour préserver la vie des marins. Les responsables du syndicat national de la Cnan-Nord, filiale de la compagnie nationale algérienne de navigation, viennent de lancer un appel urgent aux plus hautes autorités du pays pour intervenir et “sauver” des vies humaines, celles de près de 300 marins, en procédant au renouvellement de la flotte, affirmant que les quatre navires opérationnels “sont dans un état critique et lamentable”. Il est, selon eux, urgent d'agir afin d'éviter une autre catastrophe comme celle du naufrage du navire “Béchar”. Le SG du syndicat de la Cnan-Nord estime dans une lettre adressée au président de la République dont nous détenons une copie, que la situation du pavillon national et la Cnan-Nord en particulier est très critique et nécessite son intervention de toute urgence pour préserver la vie des marins. “La situation nous oblige à vous demander des mesures de redressement, des mesures indispensables et nécessaires pour la redynamisation du pavillon”, lit-on dans la lettre dont les rédacteurs estiment que la flotte actuelle se trouve dans une situation “d'obsolescence technologique et de vieillissement avancé”. Les quatre navires opérationnels qui assurent le transport de marchandises vers l'Europe du Nord sont âgés de plus de 35 ans et deux d'entre eux seraient dans un “état critique”. aLe golfe de Gascogne est considéré comme un cimetière de bateaux et “chaque année, on enregistre de 3 à 5 naufrages de bateaux dont la plupart sont des neufs. Il y va de la vie de 300 employés algériens”, souligne le SG du syndicat qui affirme aussi qu'il est à la disposition des responsables pour “fournir tout élément d'information pour régler cette situation”. par ailleurs, le syndicat considère qu'il y a une forte dépendance de l'extérieur pour assurer les exportations et les importations. “Nous sommes devant une situation de fragilité inquiétante dans ce domaine.” Il est plus qu'évident que la situation du secteur du transport maritime, par son caractère stratégique, appelle des “actions diligentes pour doter le pavillon national d'une flotte capable de prendre en charge 2,5 à 5% des flux commerciaux de l'Algérie”. Les rédacteurs de la lettre jugent qu'on ne peut négliger un autre risque : en l'absence du pavillon national, les compagnies maritimes étrangères auront alors toute latitude de définir, à leur convenance, les taux de fret sur la destination Algérie de même que le prix du transport risque de grever significativement la tonne importée au point où les volumes importés seront revus à la baisse pour respecter les budgets, engendrant inévitablement des pénuries, avertissent-ils. Rappelons que le marché annuel algérien varie entre 25 et 32 millions de tonnes de marchandises hors hydrocarbures et que la compagnie maritime n'en transporte que 60 000, soit 2 à 2,5%. Pour les syndicalistes de la Cnan-Nord, l'acquisition de 25 navires permettra l'accaparement de 25% de ce marché avec une grande marge d'évolution dans le futur. Ils estiment qu'une compagnie maritime, pour son caractère international, n'évolue pas que dans le marché de son propre pays mais dans le marché mondial qui s'élève à 8 milliards de tonnes.