La compagnie maritime Cnan Group est en train de traverser une situation des plus difficiles avec, comme conséquence, le licenciement de plusieurs centaines de travailleurs. Un chiffre qui pourrait, selon certaines sources, atteindre 2500, toutes catégories confondues. En outre, la direction générale de Cnan Group se trouve contrainte de procéder à la fermeture de ses filiales, à l'instar de CML, suite à l'immobilisation du navire affrété Millenium Express. Dans le but d'endiguer une éventuelle explosion sociale au sein des travailleurs, une assemblée générale doit réunir ces jours-ci le directeur général de Cnan Group, M. Boumbar, et le secrétaire général du syndicat (Ugta), K. Touati. Ce dernier, dans une correspondance datée du 8 octobre et adressée à trois ministres et au SG de l'Ugta, affirme constater la violation du plan de restructuration initié en 2005 pour la préservation des activités et des emplois de 2500 travailleurs. Ce plan prévoyait la création de filiales afin de faciliter l'ouverture du capital de la Cnan permettant ainsi le redressement de la compagnie et le redéploiement du sureffectif induit par la cession de certains navires devenus vétustes », souligne M. Touati. Or, ajoute-t-il, ce plan a été « modifié » et « dévié » de son objectif principal. « La nouvelle stratégie, préconisée par la tutelle et entérinée par le CPE lors de sa réunion tenue le 16 septembre 2006 (d'après les dires du DG de Cnan Group), s'appuie sur une démarche qui ne permet pas la sauvegarde des emplois de près de 1870 marins et 650 sédentaires et qui va déboucher inéluctablement sur la mort prématurément programmée de Cnan Group », avertit le SG du syndicat Cnan Group. Qualifiant cette mesure d'« impopulaire » et « basée sur un nouveau volet social », M. Touati n'écarte pas l'avènement d'un climat de mécontentement, d'autant plus que le pacte économique et social vient juste d'être paraphé par la tripartite. Pour le représentant des travailleurs, le nouveau plan s'inscrit en faux contre la politique d'emploi prônée par le président de la République et les récentes déclarations du ministre des Participations et de la Promotion des investissements garantissant le maintien des emplois dans le cadre de la privatisation des entreprises. Le volet social, déjà engagé par la direction générale de Cnan Group, n'a même pas fait l'objet d'une consultation auprès du conseil d'administration ni auprès des partenaires sociaux de l'entreprise, déplore le SG du syndicat. Pour preuve, après l'incitation au départ volontaire, la direction générale de Cnan Group a intimé l'ordre aux directeurs généraux de ses filiales de mettre fin aux contrats à durée déterminée, sans débats ni négociations avec les partenaires sociaux, comme prévu par le code du travail, explique M. Touati dans sa correspondance. En tout cas, les prochains jours promettent d'être houleux et agités au sein de Cnan Group.