Dans sa réponse aux préoccupations soulevées par les entrepreneurs ayant en charge la réalisation des projets à travers la wilaya, réunis mercredi passé en présence des directeurs des secteurs concernés, des chefs de daïra et des présidents d'APC, le wali n'a ménagé aucun protagoniste dans la mise en œuvre du plan de développement de la wilaya. Ainsi, aura-t-il mis les points sur les i, en réitérant ou en édictant les nouvelles règles du jeu, désormais en vigueur en matière de concession des marchés, de suivi et d'exécution des projets. À cet égard, désormais sera banni le monopole du suivi et de l'exécution des projets, au profit d'une poignée d'entreprises ou de bureaux d'études. Plus d'hégémonie étendue sur une multitude de projets, disséminés à travers 32 communes. Les cahiers des charges seront revus et corrigés, et les marchés seront “éclatés'' en autant de lots que nécessaires. Quitte à ce que les services concernés admettent un effort supplémentaire, mais certainement pas superflu, moult artisans entrepreneurs auront la chance de soumissionner directement au lieu d'activer en sous-traitants auprès des entreprises qui détenaient le monopole de la réalisation. Les marchés seront cédés au prorata de la capacité réelle en matière d'encadrement technique de chaque opérateur. La sous-traitance par les bénéficiaires de marchés ne sera plus admise. Le champ sera ouvert à tous les artisans qualifiés, jouissant désormais de toute latitude à soumissionner au titre de leur propre compte. Les architectes, ingénieurs et autres nouveaux bureaux d'études, ne seront plus assujettis à l'expérience préalable pour prétendre à la soumission aux marchés. Dès lors, il appartient à l'administration de s'organiser et de s'impliquer en conséquence, selon son aire de compétence administrative et sa qualité de maître d'œuvre du projet, dans l'exécution des plans de développement. Le concours architectural sera instauré et généralisé pour toutes les constructions. À la lumière du constat du chef de l'exécutif, la part belle des critiques était à l'adresse de l'administration. “Au Japon, on consacre 8 mois à la phase "études" d'un projet auquel on impartit un délai de réalisation de 4 mois ! Chez nous, on accorde 2 mois pour l'étude d'un projet dont la réalisation s'étale sur 10 ans !” dira-t-il en substance pour illustrer l'importance de cette étape incontournable ainsi que les conséquence fâcheuses, et surtout coûteuses, que génère la précipitation dans le lancement des travaux d'un projet dont l'étude était “immature”. Dans ce contexte, plus aucun chantier ne sera lancé avant l'achèvement total de son étude et l'établissement de tous les documents y afférents. À propos de documents, M. Hocine Ouaddah demandera aux entrepreneurs de ne plus entreprendre de modifications ou de travaux supplémentaires sur une simple instruction verbale. Le wali exigera le refus même s'il s'agira d'une sollicitation de sa propre autorité. Plus jamais, on n'admettra l'adaptation “aveugle'' irréfléchie, ni le copier-coller des plans ou le plan-type transposable à tous les sites. Il est temps de mettre un terme à la course du moins-disant. Il s'agira de laisser s'exprimer le mieux-disant, y compris en matière de réalisation de logements sociaux. L'autre instruction de M. Ouaddah Hocine consiste en une mise en garde des entrepreneurs quant à l'utilisation des pousses et des troncs d'arbres en guise de pieds-droits dans les constructions. C'est là une exigence personnelle du wali, motivée par le grand souci de préserver les ressources forestières et de garantir un coffrage de meilleure qualité. En réponse à nombre d'entrepreneurs qui n'ont pas été payés par l'agence foncière depuis 2 mois, le wali déclarera que cette agence dispose de quoi s'acquitter de ses dettes. Néanmoins, ce sont ses gestionnaires qui n'ont pas fait l'effort de recouvrer ses quelque 200 milliards de centimes de créances. Une défaillance pour laquelle le directeur de l'agence a été limogé. Promesse a été faite aux entrepreneurs d'être régularisés dans les meilleurs délais. M. O. T.