De par l'état des lieux, particulièrement déplorable, de l'exécution des projets, livrés ou en cours de réalisation, l'habitat était le premier dossier d'étude sur lequel s'est penché le conseil de l'exécutif de la wilaya, réuni pour la seconde fois, jeudi passé. À travers les multiples remarques, le diagnostic n'aura ménagé ni entrepreneurs, ni bureaux d'étude, ni l'administration. Le wali y a mis les points sur les “I”, en édictant les nouvelles règles du jeu, désormais en vigueur en matière de concession des marchés, de suivi et d'exécution des projets, jusqu'à l'attribution des logements sociaux achevés. Ainsi, désormais sera banni le monopole du suivi et de l'exécution des projets, au profit d'une poignée d'entreprises ou de bureaux d'études. Plus d'hégémonie étendue sur une multitude de projets, disséminés à travers 32 communes. Les marchés seront cédés au prorata de la capacité réelle en matière d'encadrement technique de chaque opérateur. La sous-traitance sera également bannie. Le champ sera ouvert à tous les artisans qualifiés, jouissant désormais de toute latitude à soumissionner au titre de leur propre compte. Les architectes, ingénieurs, et autres nouveaux bureaux d'études, ne seront plus assujettis à l'expérience préalable pour prétendre à la soumission aux marchés. Dès lors, il appartient à l'administration de s'organiser et de s'impliquer en conséquence, selon son aire de compétence administrative, et sa qualité de maître d'œuvre du projet, dans l'exécution des plans de développement. Le concours architectural sera instauré et généralisé pour toutes les constructions. Dans le diagnostic établi par M. Hocine Ouaddah, la part belle des critiques était à l'adresse de l'administration. Plus jamais, on n'admettra l'adaptation irréfléchie, le copier-coller des plans, ni le plan-type transposable à tous les projets. Il est temps de mettre un terme à la course du moins-disant. Il s'agira de laisser s'exprimer le mieux-disant, même s'il s'agit de réaliser des logements sociaux. L'autre instruction de M. Ouaddah Hocine consiste en une mise en garde des entrepreneurs quant à l'utilisation des pousses et des troncs d'arbres en guise de pieds-droits dans les constructions. Dans le même contexte de la recherche de la meilleure qualité, le wali a ordonné une étude financière comparative en vue de la substitution de la menuiserie en PVC, -et non en aluminium, a-t-on précisé-, à celle du bois, dont l'usage privilégié jusque-là ne donne plus satisfaction, notamment au plan corrosion. Ultime instruction, désormais, plus aucun promoteur particulier n'aura prérogative à dresser les listes des bénéficiaires des logements qu'il construit. L'établissement des dites listes incombe au chef de daïra et présidents d'APC concernés, et plus aucun attributaire de logement n'aura à traiter avec le promoteur, exclusivement concerné que par la réalisation des projets.