Le journal en ligne EU Observer, organe médiatique indépendant qui se concentre principalement sur la politique des institutions de l'Union européenne, a rapporté dans son édition du 26 avril que “des mercenaires européens ont rejoint les rangs de l'armée du colonel Mouammar Kadhafi”. Interviewant Michel Koutouzis, un criminologue grec, le journal précise que, selon cet expert, “il y aurait entre 300 à 500 mercenaires européens engagés dans l'armée libyenne”, ajoutant que “la plupart des mercenaires proviennent d'autres pays africains, comme le Mali, le Tchad et le Niger”. Selon lui, “les mercenaires européens sont surtout spécialisés dans les armes lourdes, les hélicoptères et la tactique. Ils reçoivent 2 000 dollars par jour. La plupart d'entre eux sont originaires de Biélorussie, de Serbie, d'Ukraine et de Pologne mais, également, des Belges, des Britanniques, des Français et des Grecs en font partie”. Le journal poursuit que “Michel Koutouzis base ses conclusions sur le voyage qu'il a effectué en février et en mars en Afrique du Nord, ainsi que sur l'enquête de l'organisation française Lotophages Consulting, qui mène des expertises en matière de sécurité pour l'Union européenne, les Nations unies et le gouvernement français”. Il a indiqué que “l'armée officielle de Kadhafi compte encore 25 000 soldats, et ce, malgré de nombreuses désertions. Ses fils disposent aussi de milices bien organisées, avec quelque 35 000 à 50 000 combattants, dont de nombreux mercenaires”. Quant au mercenariat, c'est la nouvelle puissante armée hétéroclite qui se met graduellement en place, conséquente à la professionnalisation des armées dans le monde. Des sociétés de sécurité privées (SSP) reconverties en SMP (sociétés militaires privées) pullulent grâce l'externalisation ou la privatisation des fonctions de défense. Les sociétés anglo-saxonnes et françaises se disputent ce marché très florissant. Il est estimé par les états-Unis à 100 milliards de dollars par an. Même si ces sociétés se défendent de verser dans le crime, étant soumises aux lois internationales de répression du mercenariat, il n'en demeure pas moins que beaucoup d'entre elles, mues par l'appât du gain, deviennent partie prenante dans des guerres dites “humanitaires”. L'exemple de la guerre du Golfe, à ce sujet, est édifiant.