Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, a affirmé jeudi à Alger que son parti n'était pas contre la limitation des mandats présidentiels dans la Constitution révisée, à condition que cela fasse l'objet d'un consensus national. “La limitation des mandats présidentiels n'est pas importante en soi. Le plus important est de laisser le peuple choisir librement ses représentants, et que les élections soient transparentes et honnêtes”, a souligné M. Belkhadem lors d'une émission de la chaîne II de la Radio nationale. M. Belkhadem a fait valoir que dans beaucoup de pays démocratiques, la Constitution ne limite pas les mandats présidentiels. Mais “si le monopole du pouvoir est quelque chose qu'il faut craindre, alors mieux vaut limiter à deux les mandats présidentiels”, a ajouté le responsable du parti du FLN. M. Belkhadem a, dans ce contexte, évoqué les groupes créés par le parti depuis quatre ans et qui ont d'ores et déjà entamé leur travail sur la Constitution, la loi électorale, la loi sur les partis politiques et la loi sur l'information. Concernant le “système de gouvernance”, le SG du FLN a souligné que celui-ci sera défini dans la Constitution. La logique veut que l'on commence par la révision de la Constitution, mais faute de temps, tous les chantiers doivent être lancés en même temps, a estimé M. Belkhadem, rappelant que les prochaines échéances électorales interviendront vers la fin du printemps 2012. Il a précisé qu'une fois la Constitution révisée, les autres lois seront adaptées en conséquence, soulignant que le président de la République avait défini l'échéance des réformes politiques proposées, soit avant les prochaines élections législatives. Le premier responsable du parti du FLN a fait savoir que sa formation privilégiait le système parlementaire, mais que certains comportements tels que le régionalisme exigeaient la consécration du système présidentiel. La Constitution, a-t-il dit, doit renfermer des dispositions qui renforcent “le contrôle, la lutte contre la corruption, l'élargissement de la décentralisation et l'octroi de plus grandes prérogatives aux élus aux niveaux local et syndical”. “Nous devons aussi consacrer dans la Constitution les libertés individuelles et collectives tout en garantissant la liberté de pensée et de culte”, a ajouté M. Belkhadem. Concernant la voie privilégiée par son parti pour l'adoption des amendements constitutionnels, M. Belkhadem a souligné que la Constitution posait des conditions, à savoir que si les amendements ne touchent pas l'équilibre entre les pouvoirs, ils sont adoptés à travers le Parlement. Dans le cas contraire, ils sont adoptés par voie référendaire, a-t-il précisé. Quant à ses propositions concernant l'amendement de la loi électorale, le SG du parti du FLN a affirmé que son parti souhaitait que cette loi définisse le mode de scrutin, traite les problèmes que connaissent les assemblées élues, introduise les critères garantissant la transparence et la régularité des scrutins et détermine les moyens de supervision des élections, en vue d'avoir “des résultats sans appel”. Abordant la loi sur les partis, M. Belkhadem a recommandé de mettre l'accent dans la révision de la Constitution, sur “la non-utilisation des fondements de l'identité nationale dans l'action politique et sur la mise en place de mécanismes pour contrôler l'interférence entre l'argent et le pouvoir”. À une question sur la santé du président de la République, M. Belkhadem a répondu qu'il “est en bonne santé et il poursuit toujours son activité”. À propos des mouvements de protestation que connaît le pays depuis janvier dernier, il a indiqué que “les revendications étaient légitimes” en précisant : “Si nous échouons à faire face à ces mouvements de protestation en dépit des opportunités offertes par le pays, il faudra alors revoir les méthodes et pourquoi pas changer certaines figures du gouvernement, si nécessaire”. M. Belkhadem a indiqué que son parti appuie l'idée d'un “remaniement ministériel et le changement des méthodes de faire face aux mouvements de protestation”.