Le parti du Front de libération nationale (FLN) appuie l'idée d'un «remaniement ministériel et d'un changement des méthodes pour faire face aux mouvements de protestation». Tout en relevant que le président de la République est le seul habilité à décider d'un remaniement ministériel, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem , a soutenu jeudi sur les ondes de la Chaîne II de la radio algérienne, que «si nous échouons à faire face à ces mouvements de protestation en dépit des opportunités offertes par le pays, il faudra revoir les méthodes et pourquoi pas changer certaines figures du gouvernement, si nécessaire». Un changement qui devra répondre aux aspirations des mouvements de protestation que connaît le pays depuis janvier dernier, qu'il qualifie de «revendications légitimes». Outre le remaniement du gouvernement, la formation politique de M. Belkhadem est favorable à la limitation des mandats présidentiels dans la Constitution révisée, à condition que cela fasse l'objet d'un consensus national. «La limitation des mandats présidentiels n'est pas importante en soi. Le plus important est de laisser le peuple choisir librement ses représentants, et que les élections soient transparentes et honnêtes», a-t-il expliqué, soulignant que dans beaucoup de pays démocratiques, la Constitution ne limite pas les mandats présidentiels. Mais «si le monopole du pouvoir est quelque chose qu'il faut craindre, alors mieux vaut limiter à deux les mandats présidentiels», a-t-il ajouté. Et d'évoquer, dans ce contexte, les groupes créés par le parti depuis quatre ans qui ont d'ores et déjà entamé leur travail sur la Constitution, la loi électorale, la loi sur les partis politiques et la loi sur l'information. Selon lui, la révision de ces mêmes lois proposée par le président de la République dans son récent discours est à même de leur conférer une dimension constitutionnelle et d'approfondir l'exercice démocratique. «Le système de gouvernance», de l'avis du SG du FLN, sera défini dans la Constitution, recommandant de lancer, en même temps, tous les chantiers de réformes, afin de les achever avant les prochaines élections législatives qui interviendront vers la fin du printemps 2012. Il a précisé qu'une fois la Constitution révisée, les autres lois seront adaptées en conséquence. Le FLN, ajoutera M. Belkhadem, privilégie le système parlementaire, mais que certains comportements tels que le régionalisme exigeaient la consécration du système présidentiel. La Constitution, a-t-il dit, doit renfermer des dispositions qui renforcent «le contrôle, la lutte contre la corruption, l'élargissement de la décentralisation et l'octroi de plus grandes prérogatives aux élus aux niveaux local et syndical». La Constitution doit consacrer aussi «les libertés individuelles et collectives tout en garantissant la liberté de pensée et de culte», a-t-il noté. Concernant la voie privilégiée par son parti pour l'adoption des amendements constitutionnels, il a souligné que la Constitution posait des conditions, à savoir que si les amendements ne touchent pas l'équilibre entre les pouvoirs, ils sont adoptés à travers le Parlement. Dans le cas contraire, ils sont adoptés par voie référendaire, a-t-il précisé. Quant à ses propositions concernant l'amendement de la loi électorale, le SG du parti du FLN a affirmé que son parti souhaitait que cette loi définisse le mode de scrutin, traite les problèmes que connaissent les assemblées élues, introduise les critères garantissant la transparence et la régularité des scrutins et détermine les moyens de supervision des élections, en vue d'avoir «des résultats sans appel». Quant à la loi sur les partis, M. Belkhadem a recommandé de mettre l'accent dans la révision de la Constitution, sur «la non utilisation des fondements de l'identité nationale dans l'action politique et sur la mise en place de mécanismes pour contrôler l'interférence entre l'argent et le pouvoir», tout en soulignant l'impact négatif de l'argent sur la politique. Il a également indiqué que les partis politiques doivent être porteurs de programmes et «doivent être jugés sur la base de leur poids au sein de la société». A une question sur la santé du président de la République, M. Belkhadem a répondu qu'il «est en bonne santé et il poursuit toujours son activité».