À l'occasion de la journée de lutte contre la drogue, l'Office de promotion culturelle et artistique de la ville d'Alger a organisé jeudi à partir de 14h30, une après-midi “portes ouvertes” à la salle de cinéma l'Algeria. Une série d'interventions ainsi qu'une projection de film documentaire fiction, étaient au programme pour l'occasion. Prenant la parole, les différents intervenants (dont la représentante de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et l'imam de la mosquée d'Alger) ont expliqué à l'assistance – majorité jeune – les méfaits de la consommation de la drogue, ses effets sur la personne, son entourage, le rôle des parents, mais également ce que dit la religion sur ce phénomène social. Place ensuite à la projection du film réalisé par Mohamed Hamza Touam, dont il est le coscénariste avec Chahinez Yagoubi qui en est à sa première expérience : “Tchoutchna”. Le film, qui raconte l'histoire de Tarek (Sofiane Harhad), un jeune algérien de 20 ans, nous entraîne dans une descente aux enfers, dans le milieu de la drogue. Tarek est influencé par son entourage. Sa journée est une succession de “dégustation”, de découverte de nouvelles substances qui lui font atteindre le nirvana, oubliant ce qu'il croit un quotidien cauchemardesque. Car le cauchemar, il y est noyé jusqu'au cou, mais il ne s'en rend pas compte. Il rêve éveillé, tout se confond. Il se sent persécuté… Dans cette situation dramatique, une bagarre s'en-suit, le “fournisseur” de la bande est agressé. Avec une fin brutale, ce documentaire de 25 minutes, interpelle sur ce phénomène social qui ronge la jeunesse algérienne, sur l'impuissance des parents face à une situation qui leur échappe, mais surtout face à l'entêtement des victimes qui n'admettent pas qu'elles sont droguées et dépendantes, refusant l'aide de leur entourage. Fragile, le scénario de “Tchoutchna” manquait de profondeur et surtout de trame. Pour le spectateur averti, ce film court, est une succession de scènes, assemblées les unes après les autres. Certes, l'équipe du film a “osé” montrer des jeunes en plein “séance” de “shoot”, mais quand c'est répété, ça casse le rythme. Et en parlant de rythme, celui du documentaire était quasiment inexistant. Il aurait fallu plus de rigueur dans l'écriture, dans l'approche et dans le dialogue. Toutefois, l'idée de dénoncer, de rappeler que nul n'est à l'abri de ce phénomène, est louable. Un film réalisé par une équipe jeune avec zéro moyens, et dont toute l'équipe a participé bénévolement ne peut qu'être salué, car malgré ses imperfections, l'initiative est à encourager. Pour rappel, “Tchoutchna” est une appellation de jeunes, désignant un mélange de comprimés (ce qui est donné aux drogués en phase de désintoxication pour pallier la sensation de manque) et de substances nocives. Cette drogue est administrée soit par voie nasale, soit par injection. Selon le réalisateur, elle se vend à 7 000 DA le gramme, ou à 1 000 DA la capsule, elle provient du Sud algérien et se décline sous différentes couleurs.