La toxicomanie est devenue un problème de santé publique en Algérie, bien qu'aucune enquête officielle ne relève le nombre exact des toxicomanes. Les indices sociaux montrent une extension du phénomène chez les jeunes en général, les adolescents en particulier. La frange de la population la plus exposée à ce fléau est constituée par les adolescents en manque de repères. Tous les intervenants qui se sont relayés à la tribune de la salle des conférences du parc national de Tlemcen, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la drogue et la toxicomanie, organisée conjointement par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et le ministère de la Santé de la population et de la réforme hospitalière s'accordent à dire que les adolescents sont une proie facile, en raison de leur vulnérabilité pour la toxicomanie. Cependant, les différentes communications et les réactions qui se sont succédé démontrent clairement qu'il n'existe pas une véritable stratégie en matière de lutte contre la consommation de drogues. La lutte que mènent les différents corps de sécurité (gendarmerie, police, douane) contre le trafic des stupéfiants (les chiffres illustrent parfaitement cette lutte) n'a de sens que si, en même temps, une action préventive et sanitaire, visant une prise en charge effective et pluridisciplinaire de la toxicomanie, est mise en place. « La prison n'a jamais été une motivation pour arrêter de se droguer », a fait remarquer un communicant. Pour sa part, PR.Ould Taleb M., médecin chef de service en pédopsychiatrie de l'EHS de Kouba à Alger, propose, dans son intervention, des mesures de prévention qui méritent d'être prises en considération. L'orateur dira que la prévention des facteurs de risques passe d'abord par une prévention primaire et secondaire précoce, permanente et crédible dans le cadre des collèges, des lycées ou des lieux d'apprentissage, la création de consultations en addictologie spécialisée dans les services de pédopsychiatrie pour accueillir les adolescents, l'amélioration de l'environnement social et culturel des jeunes pour absorber leur ennui, etc. Cette journée a été clôturée par le coup de gueule du représentant de l'Office national de lutte contre la drogue qui n'a pas mâché ses mots pour tirer à boulets rouges sur l'ENTV qui, selon lui, n'a pas jugé utile de couvrir cet évènement.