Après avoir fait couler beaucoup d'encre, la possibilité de voir l'Algérie hériter de l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2013, en lieu et place d'une Libye déchirée par les conflits internes et d'une guerre qui semble durer dans le temps, est définitivement écartée. Pourquoi Alger ne souhaiterait-elle pas abriter un tel événement ? La raison est-elle d'ordre technique ou politique ? Les avis divergent. “Rien n'a vraiment été décidé en haut lieu même si le MJS ne semble pas favorable à cette idée”, nous confie une source proche du dossier. Le fait que la CAF n'ait pas encore décidé officiellement et ne se soit pas encore prononcée d'une manière claire sur la possibilité de retirer l'accueil de cette CAN-2013 à la Libye, complique davantage la position de l'Algérie qui, officieusement, a émis une fin de non-recevoir. Et pourtant. Après avoir pris connaissance de cette éventualité d'hériter de l'organisation de la CAN-2013, la Fédération algérienne de football a trouvé l'idée très intéressante dans la perspective de relancer la pratique du football de haut niveau et d'accompagner d'une manière effective le lancement du professionnalisme qui en sera à sa deuxième année. Ce dernier pourrait être, à la faveur de cette manifestation, boosté comme l'a été d'ailleurs le nombre de licenciés en France, lequel a augmenté d'un million au lendemain de l'organisation du Mondial 1998. Sentant le bon coup tout comme la FAF, d'autres fédérations du continent noir, à l'instar de celle de l'Afrique du Sud, se sont également positionnées sur le dossier. Voulant mettre tous les atouts de son côté, la FAF a alors lancé un ballon-sonde à travers ses réseaux de la CAF, tout en retenant dans son dossier préliminaire quatre stades de villes différentes que sont le temple olympique du 5-Juillet (Alger), le 19-Mai 1956 (Annaba), Mustapha-Tchaker de Blida ainsi que Akid-Lotfi de Tlemcen. Autant de villes qui disposent d'infrastructures sportives, hôtelières et aéroportuaires autant suffisantes que convaincantes. N'ayant pas organisé de CAN depuis 1990, l'Algérie, qui fait partie de la zone 1 tout comme la Libye, possède même une longueur d'avance sur ses éventuels concurrents qui seraient l'Egypte, le Maroc, la Tunisie et l'Afrique du Sud qui ont déjà eu à organiser des joutes continentales. Les Egyptiens ont tout dernièrement abrité la Coupe du monde des moins de 21 ans, les Marocains s'apprêtent à faire de même avec la CAN-2015, les Tunisiens qui n'ont pas encore réglé le récurrent problème de l'instabilité politique qui secoue leur pays depuis la révolution du Jasmin, avaient déjà accueilli les CAN-1994 et 2004 ou encore l'Afrique du Sud qui a, à son actif, l'organisation du Mondial 2010. L'Algérie attend désormais son tour et espère ardemment être la prochaine sur la liste. Conscientes de cette belle opportunité, des sources proches du dossier estiment qu'une année et demie est largement suffisante pour se préparer et mettre à niveau les quatre infrastructures sportives citées plus haut. La demande est alors adressée au ministère de la Jeunesse et des Sports à cet effet. Mais au grand désappointement des locataires de l'institution de Dély-Ibrahim, aucune réponse positive ou du moins encourageante, n'est venue depuis de la place du 1er-Mai. Un refus de toute organisation d'une compétition internationale plane dans l'air, surtout que le MJS par le biais du ministre lui-même avait écarté toute éventualité d'abriter une joute africaine, il y a de cela une année en marge d'un point de presse organisé à l'occasion du départ des supporters algériens en Afrique du Sud. “Organiser une compétition internationale n'est pas une fin en soi. On n'organise pas pour organiser ou pour faire plaisir aux autres. Il faut réunir un certain nombre de conditions. Nous en avons, certes, beaucoup, en l'occurrence les infrastructures, les talents, les cadres compétents et de l'expérience aussi, mais nous devons quand même aller plus loin encore sur tous les plans, à savoir moderniser nos installations infrastructurelles. Le jour où nous serons sûrs que tout cela est réuni, ce sera facile d'organiser une Coupe d'Afrique. Pour le moment, nous avons d'autres priorités. Notre priorité va à la formation, la réalisation des projets et la modernisation de nos infrastructures”, avait alors expliqué Hachemi Djiar. En attendant un éclaircissement de la part du gouvernement, il faut dire que cette affaire a pris des allures politiques encouragées par l'absence inexpliquée de communication institutionnelle d'autant plus que la CAF ne s'est pas encore prononcée sur le retrait de la Libye de l'organisation de la CAN-2013. Alors une question : pourquoi un tel cafouillage ?