L'Algérie ne postulera pas à l'organisation de la CAN Orange 2013 en remplacement de la Libye, engluée dans un conflit armé depuis des mois. Même si la Confédération africaine de football (CAF) ne s'est pas encore prononcée sur le retrait de la Libye de l'organisation de cette compétition majeure, il n'en demeure pas moins que des pays ont affiché leur disponibilité à abriter la CAN 2013, à l'instar de l'Afrique du Sud. La Fédération algérienne de football (FAF), elle aussi, était intéressée. Sans le crier sur tous les toits, elle s'est mise en rang de marche pour préparer un dossier à soumettre aux autorités concernées. Elle a pris attache avec le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) pour avoir son avis. De prime abord, le coup était jouable. Le cahier des charges en la matière imposé par la CAF était bien appréhendé par la FAF. Le chapitre infrastructures (stades, hôtels, aéroports…) n'est pas un souci pour notre pays, qui dispose de l'ensemble des équipements appropriés. Les stades du 5 Juillet (Alger), Brakni (Blida), ceux de Annaba et Tlemcen semblaient tout indiqués pour accueillir les rencontres de la CAN 2013. Cependant, ce n'est pas l'avis du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui estime, au contraire, que notre pays ne dispose pas des atouts lui permettant d'obtenir l'organisation de la CAN 2013. Selon une source du MJS, «il faut beaucoup de moyens, en matière d'infrastructures notamment, pour organiser une CAN. Nos enceintes, en l'état actuel, sont désuètes et ne répondent pas aux exigences d'une telle compétition». Cet avis ne semble pas partagé par ceux qui en connaissent un bout sur la Coupe d'Afrique. Les enceintes citées disposent de quelques commodités qu'il faudrait juste aménager pour obtenir le feu vert de la CAF. Il suffirait de quelques petits réaménagements pour y arriver. Que faut-il comprendre du refus des autorités algériennes de donner leur accord pour que l'Algérie abrite la CAN Orange 2013 ? L'aspect politique aurait-il pesé de son poids dans cette décision ? Sans nul doute, si l'on considère que 2013 est une année charnière qui précède la fin du mandat du président de la République. Dans le sillage de ce qui se passe dans le monde arabe depuis la révolte du Jasmin en Tunisie, les troubles en Syrie en passant par la révolte en Egypte et les événements en Libye, le pouvoir algérien a certainement voulu faire l'impasse sur la CAN 2013 en Algérie pour écarter tous les risques qui guettent les régimes arabes en proie à la contestation. Il est vrai que la présence de délégations étrangères, de journalistes, de responsables du football mondial et continental et les regards qui seront braqués sur l'Algérie à l'occasion de cette grande manifestation pourraient être assimilés à une tribune qui gênera le pouvoir en place… à quelques mois de la fin du règne de l'actuel locataire de la Présidence.