Bien que le sacre national ait bifurqué de son côté pour la première fois depuis dix-huit longues saisons et la double consécration du MCO dans ses années de gloire, l'ouest du football, à l'image de son champion et nouveau porte-drapeau, l'ASO Chlef, n'a pas fait tache dans le marché estival des transferts qui tire à sa fin et duquel il semble ressortir comme il l'avait pénétré, en toute transparence. Pour cette intersaison, le président de l'ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, n'a pas dérogé à la règle qu'il a fait sienne depuis quelques années déjà : “Recruter intelligent.” Profil des joueurs recherchés : les éléments en quête de rédemption. À l'exemple de son double coup de poker gagnant de la saison écoulée qui l'a vu engager Laâmouri Djediat et Mohamed Seguer, alors qu'ils sortaient d'une mauvaise passe à l'Entente de Sétif pour le résultat final que l'on sait, à savoir le titre de champion, Medouar a, cet été encore, fait montre de son célèbre sens des affaires en s'attachant les services de sept joueurs, affichant un rapport qualité-prix très intéressant. L'émigré Dennoune, entre autres, dont on dit beaucoup de bien, l'attaquant Bourahli Amir qui était convoité par les plus grands clubs du pays il y a de cela trois saisons seulement avant de disparaître quasiment du circuit national au point d'avoir été très proche de s'engager avec un club de division inférieure avant que Medouar ne se manifeste, Cheikh Hamidi qu'une opération à la clavicule avait précipité son départ de l'USMA au terme d'une expérience mitigée, pour ne pas dire ratée, et, enfin, Hocine Achiou, que le nouveau “patron” du club de Soustara, l'entraîneur Hervé Renard, avait placé sur la liste des transferts. Un recrutement, certes, pas très “bling bling” mais qui a, au moins, le mérite d'être très étudié, parfaitement ciblé par les besoins de l'équipe et qui pourrait, une nouvelle fois, donner raison à la politique beaucoup plus rationnelle que passionnelle du président Medouar, lequel résiste, avec les moyens du bord, à la crise financière qui freine l'ascension de son club. À Oran, l'absence d'un véritable président et homme de poigne de la stature d'Abdelkrim Medouar a contraint le Mouloudia à confier son destin à une doublette, Larbi Abdelilah-Habib Benmimoun, nullement douée pour recruter. Ni pour manager un club de la dimension du Mouloudia non plus. Ciblant des joueurs inconnus si ce n'est de leurs proches et voisins, ou encore des éléments auxquels aucun club de l'élite n'a songé, à l'image de Laghezal, Bouterbiat, Zemmouchi, Harizi, Feddal, Kouriba, Bourezama ou encore Sellimi, l'actuelle direction du MCO n'a d'ailleurs jamais donné l'impression de réellement recruter ! Même l'enrôlement du Palestinien Saâd Hadj-Mansour, qui s'est opéré par défaut après le départ précipité de l'entraîneur Français Alain Michel, n'a pas convaincu le public mouloudéen qui a encore été désagréablement surpris en apprenant la nomination de l'inconnu Mahi au poste si sensible d'entraîneur des gardiens de but. MCO : de la “t'chipa” aux erreurs de casting ! Après le scandale des “10% de t'chipa” touchés par certains dirigeants auprès de certains joueurs pour avaliser leur recrutement la saison dernière, voilà que l'actuel mercato estival mouloudéen est déjà critiqué pour ses huit recrues qui ont tout d'une énorme et répétée erreur de casting. Non loin de là, à Tlemcen plus précisément, le Widad d'Abdelkrim Yahla a, certes, réussi quelques jolis coups comme le double prêt usmiste du gardien de but international olympique Maâzouzi et de l'attaquant Hichem Benmeghit, le rachat du contrat du champion du monde militaire Belkaroui (ex-ASMO), ou encore le retour au bercail de Abdelhamid Dif (ex-USM Annaba), mais s'est également entêté à refaire les mêmes “erreurs” du passé en privilégiant la quantité (quatorze) à la qualité, puisque la grande majorité des joueurs ciblés n'a jamais évolué à ce niveau. Un recrutement qui, de l'aveu même du président Yahla, “n'a coûté que quatre milliards au club”, mais qui risque, encore une fois, de condamner le WAT à lutter pour sa survie parmi l'élite. De son côté, le Mouloudia de Saïda n'a, lui non plus, pas fait de folies sur le marché des transferts, se contentant d'une demi-douzaine de recrues aux noms pas forcément évocateurs. Oukrif Mohamed (défenseur, ex-Olympique de Médéa), Belkheïr Samir (latéral-gauche, ex-USM Annaba), Bouhedda Seddik (gardien de but, ex-ASM Oran), Sayah Saïd (attaquant prêté par l'USM Alger pour une saison), Sahnoun (milieu offensif, ex-MCO) et Abdelkrim Taïbi (arrière-droit, ex-MOC) auxquels sont venus s'ajouter Doukhali (ex-Béni Saf) et Debbab (ex-OM Arzew), ont ainsi été retenus par l'entraîneur Rouabah. Un recrutement discret que le président Khaldi espère néanmoins efficace, mais qui ne fait que confirmer la timidité, pour ne pas dire l'absence effective, des clubs de l'ouest dans les grands coups de l'été 2011. Une absence dictée forcément par l'absence du nerf de la guerre, l'argent, mais aussi et surtout par le manque d'ambition des présidents du MCO, du MCS et du WAT. Surtout que le supporter lambda se pose continuellement cette question aux alentours des stades Zabana, Birouana et du 13 avril : “Si les actuels dirigeants du MCO, du MCS et du WAT n'ont pas d'argent pour recruter, pourquoi s'accrochent-ils à leurs postes et refusent donc de céder le fauteuil à plus nantis qu'eux ?”…