Un drame, qui a ému et bouleversé tout un quartier, hommes, femmes et jeunes sans exception, s'est produit jeudi à Oran au quartier de l'Hippodrome près de St- Eugène. Il est un peu plus de 11h du matin, lorsqu'un huissier de justice accompagné d'un agent des forces de l'ordre se rend au 53, rue Robespierre Bloc B. Ils frappent à la porte de G. M., une jeune mère de famille divorcée avec deux enfants, des garçons, l'aîné a 6 ans et le second 3 ans, et viennent pour exécuter une décision d'expulsion pendante depuis le mois de juillet, selon les témoignages que nous avons recueillis auprès de voisines. Le désespoir de se retrouver à la rue avec ses enfants pousse alors cette jeune mère à commettre un geste terrible et irréparable. S'aspergeant d'essence, elle y met le feu à l'aide d'un briquet à l'intérieur de l'appartement. Brûlée au 3e degré sur 80% du corps, G. M. décède dans la nuit au pavillon des brûlés du CHUO où elle avait été évacuée en urgence, en même temps que son enfant G. A. très sérieusement brûlé, lui aussi, sur toute une partie du corps ainsi que les bras et les jambes. Bien que le déroulement exact des faits ayant conduit à cette tragédie n'ait pas été confirmé officiellement, nous apprenons que l'agent de police a également été atteint par les flammes, au niveau des membres supérieurs, il a été hospitalisé au niveau du même service. Des témoins nous racontent que ce sont un jeune homme et un vieillard, qui parviendront à intervenir pour éteindre les flammes qui ravageaient le corps de G. M. Ce sont encore les voisines de G. M. qui ont accepté de nous parler pour dire “la hogra, l'injustice” qui l'a conduite à ce drame alors qu'elle n'a plus de parents, à l'exception d'une sœur. Ainsi, nous apprenons que G. M. avait utilisé son héritage pour acheter cet appartement de la rue Robespierre, pour la somme de 210 millions de centimes. Un achat par désistement, en seconde main, auprès d'une autre femme A. H. Cette dernière aurait acquis l'appartement qu'elle a occupé durant plusieurs années, auprès de la conjointe du locataire qui disposait d'une procuration. Il semblerait encore que l'époux ne soit qu'un locataire de l'OPGI, et qu'il n'occupait pas les lieux. Constatant la vente du logement, il intente une action en justice à l'encontre de A. H. Mais entre-temps, le logement est revendu à G. M. qui se retrouvera prise au piège. Sur place, ce jeudi après-midi, c'est les larmes aux yeux qu'une autre voisine nous interpelle : “Je l'ai vue, elle s'efforçait de prononcer le nom de son fils en me regardant, de la fumée noir sortait de sa bouche, c'est horrible et injuste puisque c'est elle la victime dans la transaction du logement, on a tenté de prendre contact avec le locataire pour lui demander de lui accorder un délai”. Dès les 15h, le sort de G. M. ne laissait planer aucun doute, les médecins ayant déclaré qu'en l'état, rien, ni personne n'aurait pu faire quelque chose pour la sauver. Hier, ce sont des voisines qui se sont relayées pour rester au chevet du petit garçon dont l'état reste stable mais très sérieux. Il y a quelques jours, dans le même service, les mêmes scènes d'incompréhension, de consternation et d'accablement se déroulaient autour d'un jeune lycéen de 19 ans qui, lui aussi, s'est immolé dans son établissement parce qu'on lui avait refusé la possibilité de repasser le baccalauréat. D. LOUKIL CeCe 10-10-2011 09:00 netmourad 09-10-2011 10:54 lucie 08-10-2011 11:35