La mise en œuvre du rééchelonnement de la dette des entreprises privées, décidée en mai dernier lors de la tripartite, est entamée. Une réunion d'information banque-patronat s'est tenue mardi dernier au siège de l'Abef. C'est ce qu'a indiqué, jeudi sur les ondes de la radio Chaîne III le délégué général de l'Abef, M. Abderrahmane Benkhalfa. Les mesures concernent “les entreprises qui sont en difficulté financière mais qui ont encore une viabilité commerciale et économique”, a précisé le délégué général de l'Abef, indiquant que les autorités publiques ont demandé un “rythme soutenu” de traitement des dossiers. “Nous pensons qu'il y a maintenant 170 à 180 dossiers en cours de traitement”, a affirmé M. Abderrahmane Benkhalfa, précisant que “certains ont déjà signé la convention de rééchelonnement et ont commencé à bénéficier de ce mécanisme”. L'opération concernera des milliers d'entreprises. “C'est donc un segment important du tissu de PME qui pourra, de nouveau, rebondir grâce à l'allégement de la contrainte financière”, a estimé le délégué général de l'Abef, ajoutant miser, également, sur l'amélioration du management, le développement des performances et la diminution des coûts. M. Abderrahmane Benkhalfa annonce la date limite du 31 décembre 2011 pour le recensement des entreprises concernées. “Ce sont toutes les entreprises qui ont une viabilité commerciale, qui ont encore un marché, qui ne sont pas complètement en faillite, qui ont des perspectives d'évolution mais qui sont handicapées par des charges trop lourdes. Ce sont des entreprises financièrement en difficulté, mais commercialement encore viables”, a-t-il indiqué, expliquant que le coût financier peut laminer les marges. “En diminuant les coûts de 5%, de 10% et de 15% ces entreprises, vont avoir de nouvelles marges et vont rebondir”, estime M. Benkhalfa, parallèlement “elles doivent s'occuper de leur management et de la qualité de leurs produits”. Le délégué général de l'Abef indique que les entreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac ne sont pas concernées par le traitement de la dette. “On ne peut pas faire un cumul de soutien”, a-t-il souligné. Ce sont “uniquement et strictement les entreprises qui n'ont pas bénéficié, jusqu'à présent, d'un soutien direct ou indirect de l'Etat ou des banques qui seront touchées par le rééchelonnement”. M. Benkhalfa annonce que le montant global de la dette à rééchelonner avoisine les 200 milliards de dinars. “Ce sont des dettes qui seront étalées dans le temps. Cela tournera à la fin du cycle autour de 200 milliards de dinars. Je ne crois pas que nous allions au-delà”, a-t-il estimé. M. Benkhalfa évoque aussi l'effacement “partiel ou total” des agios. Pour certaines situations, l'effacement sera de 50%, mais pour d'autres, il pourra atteindre 100%. “Les banques ont pris des dispositions pour que cet effacement ne touche pas leur sécurité financière. Il y des provisions qui sont constituées”, a souligné le délégué général de l'Abef, relevant “le manque à gagner des banques”. M. R.