Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a affirmé hier, dans une émission de la Radio nationale, que l'année 2011 était celle du changement radical dans le secteur des médias. Même s'il épargne la presse écrite du secteur public, qu'il encense la radio et l'agence de presse étatiques, il persiste à critiquer la médiocrité de l'ENTV. Même s'il trouve des excuses à cette médiocrité dans l'environnement et les politiques anciennes, qui auraient empêché “d'Unique” de remplir son rôle de service public, le ministre de la Communication martèlera que la télévision appartient à tous les Algériens, avant d'affirmer que les statuts particuliers régissant la télévision et la radio verront bientôt le jour. Revenant sur la notion de service public, Nacer Mehal dira que le travail commence à se faire timidement à la télévision, à travers quelques émissions de débat politique. Cependant, regrette-t-il, certains partis refusent d'y prendre part. À ceux-là, il lancera que “la télévision est ouverte à tout le monde. Je leur dis : venez vous exprimer en direct”. Et de leur promettre qu'il n'y aura pas de censure. Plus explicite, le ministre, Nacer Mehal, lancera à l'adresse des journalistes de la télévision : “Je le dis sur une chaîne publique de radio : celui qui veut faire des sujets sur la corruption, ou les droits de l'Homme, qu'il le fasse. Je ne peux être plus clair que ça.” Pour ce qui est de la presse écrite, le ministre a indiqué qu'une coordination est en cours en vue de trouver une issue au problème de la diffusion, notamment depuis la disparition de l'Enamep. Après l'ouverture de l'imprimerie de Ouargla et bientôt celle de Béchar, le ministre a indiqué que de petites imprimeries seront installées à Tindouf, Tamanrasset, Illizi et Adrar afin de permettre à tous les citoyens de jouir du droit à l'information. Evitant d'entrer dans le fond de la controverse sur le projet de loi sur l'information, le ministre se contentera de dire que la minorité doit respecter l'avis de la majorité. Quant aux négociations sur la grille des salaires des journalistes, le ministre précisera que celle-ci concernera le secteur public et qu'il ne pourra pas l'imposer au secteur privé. Cependant, il lancera des piques à l'adresse de certains éditeurs privés qu'il ne citera pas, les accusant de profiter des aides de l'Etat pour recruter de jeunes journalistes payés à moins de 10 000 DA. Toujours dans le volet social, le ministre confirme que des pourparlers sont en cours avec son homologue de l'Habitat en vue de trouver la formule idoine pour résoudre le problème de logement des journalistes. Il en est de même avec son homologue de la Formation professionnelle pour ce qui est de la formation et du perfectionnement des professionnels des médias. Il évoquera le statut particulier des journalistes et promet de faire de nouvelles propositions à ce sujet. Le ministre avoue ignorer le nombre exact des journalistes exerçant en Algérie, mais espère qu'avec l'instauration de la carte nationale de presse, les choses vont se décanter. Pour ce qui est de l'accès des journalistes aux sources de l'information, le ministre avouera qu'il existe un sérieux problème de mentalité. Il plaidera pour une meilleure communication institutionnelle. Enfin, Nacer Mehal confirme l'option de l'ouverture du champ audiovisuel et annonce l'entame des réflexions, dès la semaine prochaine, avec des juristes et des spécialistes. Pour lui, l'ouverture ne sera pas anarchique et la création d'une autorité chargée de l'audiovisuel vise, justement, à veiller à ce que cette ouverture se fasse dans les meilleures conditions possibles. Azzeddine Bensouiah