Le secteur agricole, quoique secondaire par rapport aux secteurs pétrolier et industriel, continue de jouer un rôle important dans l'économie algérienne. Il est nécessaire de préciser que la part de la valeur ajoutée agricole dans le PIB est de 12%, et que 22% de la population algérienne vivent de ce secteur. Alors que l'Algérie dispose d'une superficie agricole utile (SAU) d'environ 8,4 millions d'hectares à protéger sur un total de 49 millions d'hectares de surfaces à vocation agricole, la SAU algérienne est menacée par la désertification d'une part et par l'urbanisation sauvage d'autre part. Et même si nous disposons d'une terre très fertile, nos sols sont pauvres, parce qu'il n'y a pas une utilisation raisonnée des engrais. La quasi-totalité des exploitations du secteur productif agricole est aujourd'hui à gestion privée, malgré la diversité des formes de propriété. Au cours des dernières années, les productions ayant eu la plus forte croissance sont celles aux valeurs ajoutées les plus élevées : fruits, maraîchage. Les cultures industrielles restent marginales (sauf la tomate industrielle et l'huile d'olive). Les céréales continuent à stagner dans l'ensemble et à enregistrer de fortes variations interannuelles. Il est impératif de noter d'abord le soutien considérable de l'état pour assurer la sécurité alimentaire ainsi que les perspectives de la loi d'orientation agricole de 2008 définissant l'organisation et l'intégration des professions agricoles. Ainsi, pour les céréales, alors que l'Algérie produit environ 40% de ses besoins, l'on veut ramener ce chiffre à au moins 68%. Et pouvoir passer d'une production de 17 q/ha à 25 q/ha à moyen terme et 40 q à long terme. Pour atteindre l'autosuffisance, une de nos contraintes majeures demeure nos ressources naturelles. Cela nécessite une utilisation rationnelle des ressources hydriques. Cela implique également une diversification adaptée des choix variétaux (stress hydrique, zonage, sol...). L'agriculture irriguée occupe environ 7% des surfaces cultivées et fournit globalement 40% de la production agricole nationale . Dans le nord du pays, l'achèvement d'une vingtaine de barrages en cours de construction et l'étude de faisabilité de cinquante autres permettront d'entrevoir l'accroissement du volume des ressources hydriques mobilisables. Par ailleurs, l'état a déployé des efforts conséquents de modernisation et de développement des filières agricoles, ainsi que des mesures tendant à renforcer les capacités humaines et d'assistance techniques, notamment l'ouverture du secteur en direction de l'université et des compétences nationales. Dans le domaine du blé dur, le groupe Benamor, dans un souci d'encouragement et de motivation, a décidé, en collaboration avec France Export Céréales, d'organiser pour quinze producteurs de céréales, qui seront accompagnés d'experts algériens, un voyage d'études de dix jours en France et recevoir un nombre équivalent dans le cadre d'un échange entre producteurs algériens et français. Dans la production de la tomate industrielle, le groupe Benamor y est impliqué depuis maintenant dix ans afin de promouvoir qualitativement et quantitativement le produit. Cette année, nous mettrons à la disposition des agriculteurs 30 millions de plants de tomate industrielle ainsi que des planteuses et des récolteuses mécaniques pour la deuxième année consécutive. De plus, avec le concours de la BADR (Banque de l'agriculture et du développement rural) et bénéficiant du crédit RFIG, nous allons acquérir une quinzaine de planteuses mécaniques et de deux récolteuses durant l'année 2012, que nous mettrons à la disposition des agriculteurs les plus performants. Par ailleurs, une unité de production de serres multichapelles est en cours de réalisation dans le but de vulgariser aussi bien la production de plants de tomate industrielle que tous les plants maraîchers. Et ceci, j'espère, permettra de réaliser le rêve de notre défunt père et également notre rêve à tous, qui consiste non seulement à assurer une autosuffisance, mais arriver à exporter notre belle tomate algérienne vers l'Europe, grâce à notre terre fertile, le soleil, l'eau et des hommes capables de relever ce grand défi. Mais je suis convaincu qu'il y a beaucoup de transformateurs et d'industriels, dans les filières des céréales, de la tomate industrielle ainsi que d'autres filières, tels que le lait, qui sont en train de faire un travail remarquable et qui sont arrivés à réduire la facture de la poudre de lait, de la pomme de terre, et qui méritent d'être soutenus et encouragés. L. B. (*) PDG du groupe Benamor