Devant la multiplication des points de contestation populaire, le régime syrien répond par la répression en renforçant ses forces de sécurité, notamment au niveau des endroits sensibles comme Homs et Damas, maintenant après l'apparition des premières poches de manifestations dans le quartier de Mazzé. En réponse à la poursuite des manifestations, le régime de Bachar Al-Assad renforce ses troupes dans les villes sensibles, à l'instar de Homs, où la situation humanitaire serait insoutenable. Idem au niveau de la capitale où les forces de sécurité sont maintenues en état d'alerte, à cause des premières manifestations qu'elle a connues ces derniers jours. Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne, a indiqué que des renforts de troupes sont arrivés dimanche dans la “capitale de la révolution”, qui demeure toujours la cible de bombardements pour le 16e jour consécutif. Cette source avait évoqué la veille ces “nouveaux renforts militaires dépêchés en ville”, craignant qu'ils ne soient utilisés pour lancer l'assaut contre Baba Amr ou attaquer les autres quartiers rebelles de Homs. “Des renforts militaires sont arrivés hier (dimanche), il ne s'agit que de soldats, pas de chars”, a précisé de son côté, hier, Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il a souligné que “depuis le début de l'offensive, on évoque la possibilité d'un assaut mais on ne sait pas quand il va se produire”. À Damas, le régime reste en état d'alerte, après les manifestations sans précédent, dont la capitale a été le théâtre, notamment samedi lorsque les forces de sécurité ont tiré sur “15 000 à 20 000” manifestants, selon l'OSDH. Il a ajouté qu'“après la surprise des manifestations, le régime revoit ses calculs au niveau de la sécurité”, car, a-t-il précisé, “le régime ne permettra pas à Damas de se soulever contre lui”. En raison du déploiement des forces de sécurité dans la capitale, déjà considérée comme une “caserne” et “l'endroit le mieux protégé” du pays, la mobilisation a diminué dimanche, avec quelques rassemblements de collégiens scandant “liberté” et la fermeture de magasins dans des quartiers traditionnellement anti-régime. Mais hier, des jeunes ont osé hisser le “drapeau de l'indépendance” de la Syrie sur le pont Al-Jawzeh, à l'entrée sud de la capitale, selon une vidéo postée par des militants. On y voit deux jeunes faisant le signe de la victoire en montrant un grand drapeau et deux autres se hisser sur des poteaux électriques pour faire de même, avant que la vidéo ne soit interrompue par des tirs d'origine inconnue. “C'est un acte de défi”, a commenté Rami Abdel Rahmane. Face à la crise qui empire, la communauté internationale, déjà divisée sur la Syrie, ne semble pas près d'intervenir au-delà des condamnations quotidiennes. Par ailleurs, le plus haut gradé de l'armée américaine, le général Martin Dempsey, a jugé dimanche qu'une intervention en Syrie serait “très difficile” et qu'il serait “prématuré” d'armer le mouvement d'opposition, lors d'un entretien sur CNN. Pour rappel, la Ligue arabe avait décidé le 12 février de fournir un soutien politique et matériel à l'opposition et demander au Conseil de sécurité la formation d'une force conjointe ONU-Arabes, mais ces idées n'ont reçu jusqu'à présent que l'appui verbal des puissances occidentales. La Chine, qui avec la Russie a bloqué à deux reprises des résolutions de l'ONU condamnant la répression, a même prévenu hier qu'un soutien occidental aux rebelles syriens pourrait déclencher une guerre civile, selon le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste en Chine. M T/Agences