Scindées dans différents lieux, les activités de la 12e édition du festival national culturel du film amazigh se sont poursuivies hier à Tizi-Ouzou. Dans la matinée de dimanche, la première journée d'étude était intitulée « doublage au service de tamazight », et avait été encadré par des professionnels en la matière, étrangers ou nationaux, qui travaillent en partenariat avec des institutions spécialisées tel le conservatoire des Arts dramatiques de Montréal. Le film, « l'Etoile filante », de la tunisienne Radia Zouioueche, a été projeté. Il relate la fabuleuse et tragique histoire de l'artiste Dhikra Mohamed, assassinée par son mari. Ce documentaire projeté dimanche hors-compétition à la petite salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Imprégnée par la musique orientale et du chant libyen, le cœur Dhikra, une femme « fragile » et « puissante » à la fois, est resté enfant tout au long de sa vie. Kamel Hamadi, qui lui composa une chanson, présent lors de cette projection, témoigna dans le film, évoquant cette artiste exceptionnelle. «Une belle voix ; une bonne personne qui aimait les chansons qui avait du sens », dira-t-il. Et d'ajouter : « Si les balles assassins savaient écouter la belle voix, elles n'auraient atteint le corps de Dhikra ». Durant la première journée de la compétition, pas moins de sept films ont été projetés de 10 à 18 heures. « Bouboule et la galerie des mémoires », un film d'animation en compétition de Tarik Ait Minguelette a actionné le coup d'envoi, suivi, dans la section jeunes talents par « Peut être un jour » de Mokhtar Dahmani. Ce dernier raconte l'histoire d'un jeune artiste dont le rêve de devenir musicien s'éclabousse face à une réalité qui va le pousser à chercher d'autres horizons plus cléments et réaliser son rêve. « Uzzu », toujours dans la section jeune talent, est le titre d'un documentaire réalisé par Sonia Hanou qui décide de prendre sa caméra pour aller à l'écoute des histoires d'amours racontées par des jeunes. Elle vague d'une épopée, d'un chagrin et d'un bonheur à un autre. Toujours dans la compétition « jeune talent », « trésor de la forêt » de Katia Saïb raconte la passion de Brahim pour la nature et la cueillette des champignons. Dans l'après midi d'autres projection sont rentrées en compétition notamment « Ccnu-id tamurt n leqbayel » de Ramdane Iftini, « Amour clandestin » de Wamar Kacimi et « Akarmus » de Louhab Akim. Lors d'une conférence de presse, le président du jury, Aomar Hakkar est revenu sur sa présence au festival et sur sa mission de jury. « C'est un honneur pour moi d'avoir était choisir pour présider ce jury. Concernant le jury, on va essayer de prendre les choses avec un grand sérieux dans une ambiance agréable ; concilier ces deux aspects : un regard rigoureux, juste et professionnel », dira Aomar Hakkar. K.T Zoom sur le festival « Tafaska », le bulletin du festival Le FCNAFA édite chaque jour et tout le long du festival un bulletin d'information intitulé « Tafaska » (festival). Dans son premier numéro, on peut lire un entretien avec le jeune réalisateur libyen Madghis Madi. Ce dernier révèle que le premier film amazigh en Libye a été réalisé dans la clandestinité en 1989, alors que trois courts métrages en tamazight sont sortis en 2011, tous réalisés durant la révolution. Porte ouverte sur la BD Le hall de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou abrite dans le cadre de la 12e édition du FCNAFA une exposition de bande dessinée par la maison d'édition Z-Link, spécialisée dans le manga et la BD. Un nouveau créneau en Algérie qui commence à gagner du terrain. Cette maison d'édition édite également dans la même optique une revue mensuelle intitulée « Laabstore ». La particularité de ces BD, c'est qu'elles sont typiquement algériennes. Les personnages sont inspirés de notre quotidien. « Carnet de voyage », une exposition de photographies Une belle série de photos réalisées en noir et blanc orne la salle d'exposition Zmirli de la maison de la culture. Parmi les exposants, Mourad Lafitte, photographe et journaliste de Montpellier, qui partage avec le public local une trentaine de photos qui représente un carnet de voyage. Ces photos représentent une brève rétrospective de ses différents voyages en Kabylie, et ont pour thème l'humanisme et la tolérance. Mourad Lafitte essaye à travers ses photographies « de transcrire le plus fidèlement possible des scènes de vie d'habitants de la kabyle dans leur quotidien ». A découvrir !