Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne cultive pas le moindre doute : les législatives du 10 mai prochain seront boudées par de larges franges de la population. “Ces élections seront sanctionnées par une abstention massive d'autant qu'elles relèvent d'une administration aussi incompétente que partiale”, est-il écrit dans les résolutions du conseil national du parti rendues publiques hier. Se disant outré par “la pollution du champ politique et la stratégie du chaos érigées en principe cardinal de gestion de la société, au vu du marchandage, de l'agitation et du vil mercantilisme qui ont dominé la constitution de l'ensemble des listes”, le RCD estime que “la connexion chkara'', pour reprendre la formule populaire en vogue, “savamment entretenue et où se mêlent l'argent, l'affairisme, la corruption et le népotisme a fini par discréditer tout le processus en cours”. Le problème est que “la perspective d'ouverture et de changement n'est pas à l'ordre du jour” et le régime oppose toujours “le mépris et le statu quo” à l'aspiration citoyenne. “Les Algériens constatent l'acharnement du régime à verrouiller davantage la vie publique et continuer à disposer sans le moindre contrôle des ressources nationales, pendant que les institutions disqualifiées se délitent les unes après les autres”, a dénoncé le RCD. Abordant la crise au Sahel, le RCD a tenu à souligner “les dangers que représente la déstabilisation de toute la zone sahélienne en proie à des remous générés par un demi-siècle d'arbitraire, de gabegie, d'autoritarisme et de fuite devant les responsabilités”. “La question relative au statut et à la condition sociale des populations touareg, refoulée par tous les Etats concernés, reste entièrement posée et ne saurait s'accommoder d'une quelconque fébrilité ni manœuvre politicienne”, a-t-il expliqué, avant d'appeler à faire de cet espace “un lien de coopération, de paix et de prospérité par le développement et la concertation avec les populations impliquées”. Pour le RCD, le pouvoir algérien doit “cesser de tergiverser entre ses manipulations de l'islamisme au niveau interne tout en essayant de recomposer, au niveau international, son rôle de sous-traitant au plan sécuritaire dans le Sahel”. A. C.