Pour lui, le contexte a changé, les textes réglementaires aussi en plus du fait que les Algériens n'accepteront pas une nouvelle mascarade électorale. a“Les droits s'arrachent et ne se donnent pas, une thèse —machiavélique — importée de l'Occident car le pouvoir a toujours cru que ces droits lui appartiennent et qu'il n'est prêt à les céder au peuple que sous la pression, sous forme de marches, manifestations, grèves, désobéissance civile, etc. Mais en islam, les droits du peuple, garantis par le Coran, se donnent puisque ceux du pouvoir et du peuple ont la même valeur”. C'est en ces termes qu'Abdallah Djaballah, président du Front de la justice et du développement, a entamé, jeudi après-midi, son discours qu'il a tenu au siège local de son parti à Aïn Témouchent. Tout en rappelant qu'il a été victime de manœuvres sournoises qui ont précipité sa chute de son ancien parti d'El-Islah, Abdallah Djaballah a déclaré que s'il y a fraude, elle ne sera pas massive car, dira-t-il,“ce n'est plus le même contexte d'hier, ni les mêmes textes réglementaires qui sont meilleurs que par le passé. Si on veut protéger les voix des électeurs, il faudra tout simplement voter massivement, une façon de barrer la route aux fraudeurs. Il faudra aussi être présent lors du décompte”. Le volet économique s'est taillé la part du lion de ce discours. Ainsi, le président du FJD a révélé que 71% des besoins de subsistance du peuple algérien sont tirés de l'importation. “Si jamais une grève de un ou deux mois est déclenchée dans les ports, ce sera la catastrophe”, fera-t-il remarquer. Selon lui, le FJD est capable de renverser cette donne grâce à son programme de développement socioéconomique élaboré par des experts algériens, un programme qui puisse défendre les intérêts et les droits des citoyens. “L'Algérie possède les plus grandes et riches superficies de terres agricoles à l'échelle mondiale. Or, l'enveloppe financière consacrée dernièrement au complexe sidérurgique d'El-Hadjar pour le renouvellement de ses équipements est estimée à 140 milliards de DA. Si ce montant avait été destiné à la filière de l'oléiculture dans les plaines d'Annaba, El-Tarf et Skikda, les recettes annuelles en devises pour le pays pourraient atteindre les 10 milliards de dollars/an contre 200 millions de dollars de recettes provenant de la sidérurgie. Mais c'est cette politique de mauvaise gouvernance qui a fait que ce peuple demeure dépendant des exportations. Le FJD a élaboré un programme avec la collaboration des experts algériens en économie afin de concrétiser la relance économique qui résoudra les problèmes du chômage et de la pauvreté. Le fonds de la zakat pourrait aussi être un facteur pour résoudre nombre de problèmes dont souffre une large catégorie du peuple algérien”. Par ailleurs, le président du Front pour la justice et le développement (FJD) Abdallah Djaballah a rappelé, hier, à Chlef, aux sympathisants et aux militants de son parti, que la stabilité politique du pays n'était possible que par la mise en pratique d'un nouveau système politique et social adéquat et en mesure de faire sortir le peuple algérien de la situation catastrophique qu'il ne cesse de connaître à tous les niveaux et ce, depuis l'Indépendance. “Si on arrive à faire réellement le bilan des 50 années d'exercice du pouvoir depuis 1962, nous découvrirons que les responsables, qui ont géré successivement le pays jusqu'à ce jour, n'ont jamais été à la hauteur des missions qui leur ont été assignées. C'est pourquoi, nous continuons toujours de vivre dans une période de transition et à chaque fois qu'une échéance électorale se présente, le peuple algérien aspire à un changement en mieux et en sa faveur”, a-t-il expliqué. Plus loin, le président du FJD fera remarquer que “les élections en Algérie n'ont jamais été libres et transparentes. On nous parle à chaque fois de liberté, de transparence et de justice sociale. Ce n'est pas vrai ! Tout est faux ! Notre population est divisée en trois grandes catégories : les riches qui continuent toujours de s'enrichir ; les modestes et les pauvres dont la misère ne cesse de les ronger au fil des jours. Regardez, par exemple, le système actuellement mis en place en ce qui concerne les salaires. Ceux qui sont au pouvoir augmentent leurs salaires comme bon leur semble et à n'importe quelle période alors que ceux qui sont tout à fait à la base, il faut qu'ils bataillent avec acharnement durant des années afin qu'ils puissent aboutir à une faible hausse de leurs mensualités. Chez nous, ce n'est pas la loi qui est au-dessus de tout le monde, mais c'est le responsable qui est au-dessus de la loi”, M. LARADJ/ AHMED CHENAOUI