Face à cette situation, le bureau national de la fédération s'est réuni la semaine dernière pour tirer la sonnette d'alarme et amener le gouvernement à “assumer ses responsabilités”. “Les algériens n'ont pu jouir des dernières augmentations des salaires, et ce, à cause de la flambée vertigineuse et non justifiée des prix des denrées alimentaires, telles que les fruits et les légumes”, déplore la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) dans un communiqué rendu public hier. Pour la fédération, cette situation peut mener à des perturbations si le gouvernement “n'assume pas ses responsabilités”. Le document souligne que “les perturbations constatées sur le marché et la montée excessive, sans limite et non justifiée des prix des produits de large consommation, notamment les fruits et légumes, provoquent un sentiment de mécontentement et de désespoir du consommateur algérien”. Les rédacteurs du document ajoutent qu'“à cause de cette situation, le citoyen n'a pu jouir de la récente augmentation des salaires”. Et, plus grave, il y a “absence de tout signe” d'un dénouement proche de cette crise qui “alourdit la charge des ménages”. D'après le communiqué, cette flambée touche non seulement le secteur de l'agriculture, mais aussi les services névralgiques du pays, comme la santé et le transport. Face à cette situation, le bureau national de la fédération s'est réuni la semaine dernière pour tirer la sonnette d'alarme et amener le gouvernement à “assumer ses responsabilités”. “Le gouvernement doit entreprendre une action urgente pour mettre fin à la flambée des prix”, estime la fédération, qui préconise l'application des dispositions de l'article 5 de la loi n°10-05 du 15 août 2010 modifiée et complétée par l'ordonnance 03-03, portant sur la concurrence, et de l'article 4 en procédant, par voie réglementaire, à la fixation, au plafonnement ou à l'homologation des marges et des prix des biens et services. “Le plafonnement ou l'homologation des prix permettra au gouvernement de réguler les prix de produits et services de première nécessité ou de large consommation en cas de perturbation sensible du marché”, lit-on dans le document. Il souligne que “la lutte contre la spéculation sous toutes ses formes et la préservation du pouvoir d'achat du consommateur peuvent être également prises dans la même forme des mesures temporaires de fixation ou plafonnement des marges et des biens et services. Cette mesure peut être tout indiquée en cas de hausse excessive et injustifiée des prix, notamment par une grave perturbation du marché, une calamité, des difficultés durables d'approvisionnement dans un secteur d'activité donné ou une zone géographique déterminée, ou par des situations de monopoles naturels”, relève encore la FAC dans son communiqué. La même source propose au gouvernement l'obligation de renforcer le contrôle intersectoriel, afin de réduire les effets de la spéculation, et l'inondation du marché avec les produits qui connaissent une augmentation non justifiée, et cela, par le recours à l'importation temporaire, et de revoir le plafonnement des prix de certains produits de base qui connaissent une nette diminution à l'international. Le document suggère au gouvernement l'installation d'urgence du Conseil de la concurrence, qui sera l'autorité de régulation du marché dont la mission première est l'instauration d'une concurrence loyale et réglementée, ainsi que la prise de mesures urgentes visant à lutter contre le phénomène de l'inflation qui a dépassé les 4% et qui a causé durant les derniers mois des effets négatifs sur l'économie nationale et le pouvoir d'achat des consommateurs. D S