La partition du Mali est loin de faire l'unanimité au sein de ceux-là mêmes qui ont organisé l'opération dépeçage. La ville de Tombouctou, dans le nord-ouest, serait en partie repassée entre les mains d'un nouveau groupe armé, le Front national de libération de l'Azawad (FNLA), formé par des tribus arabes, qui ne se dit ni sécessionniste ni islamiste. Ce tout nouveau venu dans la géosphère du Nord du Mali, a été créé courant avril. S'il contrôle les entrées est et sud de la ville historique, celles du nord et ouest ainsi que le reste de la ville seraient tenus par deux autres groupes armés, Ansar Dine, le mouvement islamiste des touareg et le Mouvement national de libération de l'Azawad, le mouvement historique de la rébellion touareg indépendantiste. Le MNLA qui a proclamé l'indépendance de l'Azawad, profitant du coup d'Etat à Bamako, est le seul à défendre cette ligne extrême que ne partagent ni le Fnla ni les touareg islamistes. L'Azawad, considéré par le Mnla comme le berceau des Touareg, est une région naturelle s'étendant du nord-est au nord-ouest du Mali. Les dirigeants respectifs du Fnla et d'Ansar Dine sont pour l'intégrité territoriale du Mali, la différence étant qu'Ansar Dine prône la charia sur tout le pays. Le Fnla se présente, lui, comme un mouvement laïc et a expliqué sa création par l'abandon de l'Azawad par l'Etat malien depuis des années, en citant parmi ses objectifs sa volonté de la libérer de l'emprise des autres groupes armés. Son offensive à Tombouctou a coïncidé avec la tenue d'une réunion des divers groupes armés actifs dans le nord du Mali, composé des régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, selon plusieurs sources. Les conclusions de cette rencontre qui se tient à Gao sont attendues aujourd'hui. D. B.