Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé vendredi "l'indépendance de l'Azawad", le Nord du Mali, au lendemain de l'enlèvement de diplomates algériens par des islamistes, selon des témoins. Sur la chaîne France 24, le porte-parole du MNLA a déclaré, en écho à un communiqué sur le site internet du mouvement: "Nous proclamons solennellement l'indépendance de l'Azawad à compter de ce jour". Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA en France, a souligné vouloir respecter "les frontières avec les Etats limitrophes" sahariens (Algérie, Mauritanie, Niger). "L'Azawad", une région du Sahara grande comme la France et la Belgique réunies, est considérée comme le berceau naturel des Touareg. "Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération", a-t-il ajouté, avant de dénoncer "les forces terroristes qui ont profité de cette situation", faisant implicitement allusion aux islamistes. Le MNLA a par ailleurs condamné l'enlèvement de diplomates algériens à Gao (nord-est), "par un commando terroriste" lors d'une opération qu'il a qualifiée de "très violente". Le consulat d'Algérie y a été occupé par des islamistes armés qui contrôlent la ville y ont hissé le drapeau salafiste noir et ont "arrêté des diplomates algériens", selon des témoins. Alger a confirmé qu'un groupe d'assaillants "non-identifiés" ont emmené le consul et six de ses collaborateurs "vers une destination inconnue". Sur la chaîne de télévision française BFMTV, le porte-parole touareg a par ailleurs dit: "Nous avons proclamé la fin des opérations militaires pour répondre à la communauté internationale". Le MNLA a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses "opérations militaires". "Maintenant par rapport aux extrémistes, (...) nous savons que le MNLA a une lourde mission à accomplir, celle de sécurisation totale des régions de Gao, Tombouctou et Kidal", a-t-il ajouté, laissant entendre que son mouvement, laïque, pourrait engager des opérations militaires contre Aqmi et ses alliés touareg. Les islamistes d'Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont pris le dessus sur le MNLA. Cette prééminence des islamistes sur le terrain, voulant imposer la charia, inquiète l'ONU, les Etats-Unis et la France. Dans sa "Déclaration d'indépendance", le MNLA proclame "l'adhésion totale à la charte des Nations unies" et son "engagement ferme à créer les conditions de paix durable, à initier les fondements institutionnels de l'Etat basés sur une Constitution démocratique de l'Azawad indépendant".