La justice algérienne a ordonné, hier, la libération d'un blogueur, interpellé deux jours auparavant, ayant appelé à boycotter les élections du 10 mai et annoncé qu'il serait jugé le 30 mai, a indiqué une organisation de droits de l'Homme. Le jeune Tarek Mameri, 23 ans, a été arrêté mercredi soir “par des hommes habillés en civil”, a indiqué le réseau des avocats de défense des droits de l'Homme (Raddh). Selon un communiqué du Raddh, “Tarek Mameri a été arrêté après avoir diffusé sur le net des vidéos dans lesquelles il demande le boycott des élections”. Le jeune Mameri est accusé de “destruction de biens d'autrui, incendie de documents administratifs et incitation à l'attroupement”. L'accusé a reconnu les faits devant le procureur en disant : “Oui, j'ai détruit les panneaux d'affichage électoraux et brûlé ma carte d'électeur. J'ai préféré commettre cela plutôt que de m'immoler”, a rapporté son avocat, Me Amine Sidhoum. Le Raddh, composée d'une dizaine d'avocats, a dénoncé cette arrestation, estimant que c'était “une atteinte grave à la liberté d'expression et d'opinion”. Jeudi, le tribunal d'Alger avait condamné Abdelkader Kherba, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), à un an de prison avec sursis et à 20 000 DA (environ 200 euros) d'amende pour “incitation à attroupement et usurpation d'identité”.