Le militant des droits de l'homme Abdelkader Kherba est affaibli», a affirmé hier son avocat, maître Amine Sidhoum. «En conséquence de la grève de la faim entamée par le détenu, son état de santé n'est certes pas critique, mais son taux de glycémie est en forte baisse», explique-t-il. Arrêté le 18 avril dernier alors qu'il apportait son soutien aux greffiers grévistes devant le tribunal Abane Ramdane, Abdelkader Kherba, militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), a décidé de dénoncer son interpellation en optant pour une grève de la faim. Il croupit actuellement à la prison de Serkadji, sur les hauteurs de La Casbah d'Alger. Egalement membre du Comité national de défense des chômeurs (CNDDC), A. Kherba, 32 ans, a comparu jeudi dernier devant le tribunal Abane Ramdane. Il est accusé de trois chefs d'inculpation, dont «incitation à attroupement», «usurpation de fonction» et «entrave au fonctionnement d'une institution». Défendu par un collectif de 20 avocats, le jeune homme risque une lourde peine d'emprisonnement. Lors de ce procès, le procureur de la République avait requis trois ans de prison ferme contre lui. Toujours en détention préventive, Kherba devra comparaître à nouveau jeudi prochain, date prévue par les magistrats pour rendre le verdict. Dans un communiqué, Hakim Addad, candidat du FFS aux législatives à Alger, dénonce cette arrestation et souhaite «consacrer le 1er Mai au symbole d'injustice et du déni de droit qu'incarne malheureusement le militant Kherba».