Pour faire avancer les programmes déjà inscrits 2010-2011, des projets ont été confiés de gré à gré, presque tous, à des entreprises chinoises avec le feu vert du ministère. Le dossier de construction des logements dans la wilaya de Skikda accuse un immense retard. Le wali de Skikda, lors d'une récente intervention devant des élus, a fustigé ce qu'il a considéré comme “la non-gestion” des programmes antérieurs à son arrivée à la tête de cette wilaya. Outre les grands retards enregistrés même pour des programmes de 1999 toujours en souffrance, il qualifiera de travail médiocre les logements réalisés. Il n'avancera que 116 dossiers de réhabilitation pour effectuer des travaux de rattrapage pour ces logements nécessitant une réévaluation de 140 millions de dinars. Il dira que des programmes de 100 et de 200 logements ont été refaits alors qu'ils sont presque achevés. Il considère que le logement à Skikda est un dossier des plus complexes, tout en avouant qu'il trouve beaucoup plus de problèmes à achever les programmes en souffrance que ceux lancés récemment. Pour faire avancer ce dossier, 6600 logements sur les 17 000 du quinquennat 2010-2011 ont été confiés de gré à gré, presque tous, à des entreprises chinoises avec le feu vert du ministère. Il rassurera qu'en 2012 il n'y aura pas un seul logement inscrit non lancé et de surcroît avec la prise en considération de l'aspect qualité. Pour le logement rural, 11 500 unités de ce quinquennat ont été réparties à travers les différentes communes, et les assiettes foncières pour la construction de 3000 logements participatifs ont été dégagées. Le wali soulignera la forte demande pour ce programme l'estimant à 10 000 postulants pour la seule commune de Skikda, alors que seulement 1500 logements sont en réalisation. Outre le wali qui a été très critique sur le retard accusé dans la réalisation des programmes de logements, le directeur de l'Opgi a révélé que des logements étaient annoncés comme lancés mais ne l'étaient réellement pas, avançant le nombre de 1600 logements qui n'ont pas démarré avant mars 2011, alors que 23 000 logements n'ont pas démarré pour diverses raisons. Pour atténuer cette crise du logements qui frappe particulièrement cette wilaya, les entreprises chinoises sont appelées à la rescousse pour la réalisation de 1100 logements à Collo, 1500 à M'siouene et 800 à Bouabaz (Skikda). Face aux interpellations, voire aux véritables réquisitoires des élus, les directeurs de l'exécutif de la wilaya étaient venus ce jour-là bien armés. Les intervenants à l'image des directeurs de l'Opgi, de la santé et de la réforme hospitalière ou bien de l'habitat ont-ils reçu des instructions du chef de l'exécutif de ne pas se complaire à répondre mais à attaquer aussi, comme en football où la meilleure défense est l'attaque ? Ou bien cette vague de nouveaux directeurs de l'exécutif va-t-elle imposer une nouvelle atmosphère, car les intervenants étaient tous récemment installés dans la wilaya de Skikda ? Le ton du directeur de l'Opgi était plus offensif et il s'est montré très rassurant quant à l'avenir de son secteur, mais il risque de se noyer dans les vides sanitaires gorgés d'eaux usées de la majorité de son patrimoine logements. A. B