Le 14e anniversaire de l'assassinat de Lounès Matoub sera commémoré, cette année, à Montréal par notre communauté. Les premières festivités commémoratives sont prévues aujourd'hui à l'initiative du Centre amazigh de Montréal (CAM), un organisme communautaire. Celui-ci tiendra, au centre Afrika, une conférence-débat sur la vie et l'œuvre du Rebelle. Conférence qui sera suivie par la pièce théâtrale Tacbaylit, une œuvre de Mohya adaptée de La Jarre du prix Nobel italien Pirandello. Cette pièce de théâtre amateur est produite par la troupe Imsebriden, qui a “sévi" dans les campus universitaires et les cités U durant les années 80. Tard dans la soirée, le public aura droit à des chants de Matoub interprétés par les jeunes chanteurs Nacer Djennadi et Moh Laïd. Pour sa part, la troupe La Traversée organise, le 30 juin, au Conservatoire de musique et d'art dramatique de Montréal, une soirée en hommage à la mémoire du Rebelle. Sous l'intitulé “Requiem pour Matoub", l'hommage regroupera un certain nombre d'artistes de divers horizons. Outre un film inédit sur le Rebelle réalisé par Hace Mess avec un texte de Karim Akouche, le programme comprend une chorégraphie, Transe pour Matoub Lounès, avec la danseuse et comédienne Adrienne Medjo et l'artiste-peintre Tanina Slimani ainsi qu'un récital poétique avec Nelly Roffé, Arab Sekhi, Gary Klang et Josaphat-Robert Large. En outre, un texte de Lounès Matoubsera déclamé par Crystal Racine. Enfin, la soirée sera clôturée par un gala artistique animé par une pléïade d'artistes établis au pays de l'Erable, entre autres Salah Aït Gherbi, Rezki Grim, Zahia, Zahir Ouali, Smaïl Hami et Mourad Itim. L'espace d'un anniversaire commémoré sobrement, Montréal se rappellera de nouveau Matoub qui avait, au début des années 90, réussi l'un de ses meilleurs concerts sur la scène nord-américaine. Le voyage qu'il avait effectué avec la chanteuse Nouara a inspiré Hymne à Boudiaf, une œuvre en duo avec la diva ; une œuvre qui a donné un saut qualitatif à la carrière de l'artiste engagé. Les immigrants kabyles, qui avaient reçu Matoub durant son séjour montréalais, ne veulent pas oublier son lâche assassinat, un certain 25 juin 1998, sur la route menant de Tizi Ouzou vers son village. “Non, nous ne pouvons pas oublier", affirment des fans du Rebelle, pour qui l'auteur de Yehzen Lwed Aïssi vit encore dans leurs cœurs. Au Québec, en Kabylie et partout ailleurs, les fans de Matoub, les enfants de Matoub font le serment d'honorer sa mémoire et de continuer son combat. Un combat pour tamazight et la démocratie, couplé d'un génie artistique qui a donné naissance à ce chef-d'œuvre d'anthologie légué à la postérité, D Aghurru ! Y. A.