Les résultats du jumelage institutionnel dans le domaine de l'évaluation de la conformité sont jugés satisfaisants par toutes les parties prenantes du programme. La réalisation du laboratoire national d'essais des produits industriels est une urgence pour renforcer l'infrastructure algérienne de qualité. C'est, du moins, ce qu'a laissé entendre M. Abdelouahab Tobbal, responsable à Algerac, hier, lors d'un séminaire de clôture du jumelage institutionnel dans le domaine de l'évaluation de la conformité. Le responsable d'Algerac a regretté le retard pris dans la réalisation du laboratoire national. Les laboratoires pourraient se retrouver, dans une année, paralysés dans l'opération de raccordement de leurs étalons. “Il faut accélérer la réalisation du laboratoire national", a insisté M. Abdelouahab Tobbal. Pour autant, les résultats du jumelage institutionnel dans le domaine de l'évaluation de la conformité, réalisé dans le cadre programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association, sont jugés satisfaisants par toutes les parties prenantes du programme. Les objectifs ont été atteints sur tous les plans. Sur le plan purement comptable, 90% des crédits alloués ont été consommés. “Environ 80% des actions prévues ont été réalisées", selon le chef de projet du côté de l'association française de normalisation, M. Grignou. “Mais le jumelage a été surtout une réussite par les perspectives qu'il a ouvertes", souligne M. Guend, directeur de gestion du programme P3A. Le chef de projet auprès du ministère de l'Industrie, lui aussi estime que “les résultats sont positifs". Pour lui, certains de ces résultats sont exploitables à court terme ; d'autres nécessitent un travail encore plus approfondi, citant certaines actions au niveau de l'Office national de métrologie légale. En matière de réglementation, le programme a permis de faire des propositions de texte harmonisées avec la législation européenne dans les domaines de l'infrastructure qualité. Des aménagements, parfois légers, parfois profonds, ont été apportés aux textes existants. Ces propositions concernent aussi bien la normalisation que l'accréditation, la métrologie et l'évaluation de la conformité. “Sur les aspects horizontaux, des résultats peuvent être exploités à court terme", souligne-t-on. On évoque également la mise en place d'un comité de coordination pour le suivi du processus ACAA, composé du ministère de l'Industrie, des institutions sous tutelle, en particulier la normalisation et l'accréditation, du ministère du Commerce fortement impliqué dans le processus de surveillance des marchés, du ministère de l'Habitat et, enfin, du ministère de l'Energie. La mise en place d'un système de métrologie, qui regroupe à la fois les métrologies scientifique, industrielle et légale, a été proposée. Une base de données normative et réglementaire a été mise en place au niveau de l'Ianor. Pour rappel, le projet, lancé en janvier 2011, vise principalement à contribuer à la facilitation du commerce entre l'Algérie et l'Union européenne, à travers un appui à l'administration algérienne pour la préparation d'un accord dans le domaine de l'évaluation de la conformité des produits industriels (ACAA). Le programme a concerné deux secteurs prioritaires que l'Algérie a identifiés en 2003, à l'occasion de la réunion de Palerme des ministres euro-méditerranéens du Commerce. Il s'agit des secteurs matériels électriques basse tension et produits de construction. Les institutions algériennes bénéficiaires du programme sont le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise, l'ONML, l'Ianor et Algerac. Le chef de projet du côté de l'Association française de normalisation M. Grignou, indique que ce jumelage n'est “qu'une première pierre", précisant que certains aspects n'ont pas été abordés, citant notamment la surveillance des marchés. M. Grignou a souligné la nécessité d'approfondir le travail, en l'élargissant à d'autres produits industriels et d'impliquer davantage les industriels. “Les actions avec les associations professionnelles ont eu du mal à se mettre en œuvre", a-t-il constaté. M. R.