Depuis le début du mois de juin, ce sont quelque 6 898 hectares de forêt qui ont été dévastés par le feu à Béjaïa, selon le dernier bilan de la Conservation des forêts, soit près d'un tiers du couvert végétal de la région qui a été ravagé par les flammes. Même si à l'heure actuelle, aucun foyer ne persiste, et tous les feux ont été maîtrisés, le bilan a été des plus lourds, comparé à celui des années précédentes. Plusieurs centaines d'hectares de forêt, plus d'une centaine d'hectares de chêne-liège, une cinquantaine d'hectares de chêne vert, une quarantaine d'hectares de broussailles et plus de 70 hectares d'arbres fruitiers, ont été réduits en cendres durant tout l'été. Le sinistre a touché les quatre coins de la wilaya. Aokas, Tizi n'Berber, Boukhelifa, Souk El-Tenine, Darguina, Akbou, Akfadou, Adekar, Sidi-Aïch, Barbacha, Samoun, Taskriout et Tamridjt ont été les communes les plus durement atteintes par les 619 foyers qui se sont déclarés çà et là. Si aucun dégât humain n'est à déplorer, pour cette année, les populations ont été durement éprouvées. Des particuliers ont vu leurs récoltes détruites. Aussi, les nuages de fumée et la virulence des incendies ont provoqué panique et désarroi dans plusieurs contrées. C'est le cas du village d'Adekar où les habitants, redoutant le pire et craignant que les flammes atteignent leurs habitations, n'ont pas fermé l'œil pendant plusieurs jours. Dans d'autres lieux, des citoyens, avec des moyens dérisoires, se sont convertis en pompier pour faire face à la situation. Les pompiers, qui ont été sur le pied de guerre depuis le début, ont mobilisé les moyens dont ils disposaient mais la multiplication des foyers a rendu la tâche des plus compliquées. Par ailleurs, la chaleur suffocante due aux feux, conjuguée à la canicule qui a sévi cette année, a été la cause d'un pic de consommation électrique jamais égalé, ce qui a provoqué des délestages électriques rarement vécus par les citoyens de la wilaya, et ce, à l'instar de beaucoup d'autres régions du pays. H. K