L'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprise (ANDPME) a signé, hier, dans le cadre du programme national de mise à niveau, des conventions avec 101 entreprises, lors d'une cérémonie organisée à l'hôtel El-Aurassi à Alger. Les aides financières accordées à ces entreprises sont estimées à 700 millions de dinars. Le programme national de mise à niveau, d'un montant de 386 milliards de dinars, décidé par les pouvoirs publics pour la période 2010-2014, traduit sans nul doute une volonté de l'Etat d'appuyer l'entreprise dans son développement afin de lui permettre de faire face aux menaces et de relever les défis auxquels elle est aujourd'hui confrontée. Annoncé par le gouvernement le 11 juillet 2010, le programme national de mise à niveau des PME est destiné, suivant les termes du communiqué du Conseil des ministres qui l'a adopté, à “préparer les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et à permettre la diversification de nos exportations". L'Etat s'est fixé un objectif de mettre à niveau 20 000 petites et moyennes entreprises durant la période 2010-2014. Ce programme ambitieux, auquel le gouvernement a donné son feu vert depuis près de deux ans, accuse déjà un retard important. Le ministre de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Chérif Rahmani, a, dans son allocution d'ouverture, évoqué 2 000 adhésions à ce programme. 700 entreprises sont éligibles. “Je ne suis pas dans une course au nombre. Notre action doit aller vers la qualité", a-t-il précisé. Le gouvernement, sans abandonner l'ambitieux programme annoncé en 2010, s'est fixé des priorités sur lesquelles il compte consolider ses actions ciblant des PME évoluant dans les secteurs stratégiques. Le ministère de l'Industrie veut promouvoir les filières industrielles présentant un fort potentiel de développement en réduisant substantiellement le recours aux importations. “On n'est plus dans une posture d'évaluation, de diagnostic ou d'audit. Cela est dépassé. Nous sommes dans une posture d'action", affirme M. Rahmani, indiquant que l'ambition du gouvernement est d'assurer le redressement de l'industrie nationale, pour aller vers une économie productive et développer “le made in Algeria". Une politique, explique-t-il, fondée sur la liberté d'entreprise et d'investir. “Il n'y a pas de développement en dehors de l'industrie. Il n'y a que l'industrie qui peut apporter réellement des emplois durables", a estimé le ministre, qui semble avoir pris en compte les remarques du patronat, notamment le Forum des chefs d'entreprise, concernant les lacunes du programme national de mise à niveau. “L'environnement institutionnel doit être modernisé. L'ANDPME n'a pas le statut en phase avec sa mission", a reconnu M. Chérif Rahmani. Le nombre des entreprises bénéficiaires du programme de mise à niveau des PME “dépassera 800 unités à la fin 2012", avait indiqué, début octobre dernier, le directeur général de l'ANDPME, Rachid Moussaoui. Les dossiers déposés au niveau de l'agence ont atteint 2 016 à fin septembre de l'année en cours, a-t-il affirmé, tout en précisant que le nombre des entreprises du secteur du BTPH inscrites au programme de mise à niveau a enregistré une évolution notable, soit 59%, alors que les entreprises relevant du secteur industriel constituent 18% des dossiers déposés au niveau de l'agence. Les secteurs des services et de l'agroalimentaire représentent respectivement 12 et 4%. 31% des PME ayant exprimé leur volonté d'adhérer au programme sont localisées dans la région d'Annaba, 30% à Sétif, 20% seulement dans la wilaya d'Alger et 16% à Oran. M. R.