La diplomatie prendra-t-elle le pas sur la guerre au Mali ? L'espoir demeure au vu des dernières démarches dirigées par le président burkinabé, Blaise Compaoré, avec les représentants des mouvements rebelles et islamistes touareg, MNLA et Ansar Dine, avec lesquels Bamako juge le dialogue “inévitable". Tout en pressant la Cédéao de finaliser le plan d'opération pour une intervention militaire dans le nord du pays, occupé depuis le mois de mars au lendemain du coup d'Etat du capitaine Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré par les rebelles touaregs et les islamistes avec le soutien d'Aqmi, Bamako s'est déclaré hier prêt à discuter avec le MNLA et Ansar Dine. Ainsi, le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a jugé le dialogue “inévitable" avec Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, et la rébellion touareg du MNLA, deux mouvements “maliens". De Ouagadougou, où il était en visite, le chef du gouvernement malien de transition a déclaré : “Le dialogue est inévitable, les gens qui composent le MNLA ou Ansar Dine sont nos compatriotes, ce sont des Maliens", même si certains ne trouvent pas leurs positions “défendables", après un entretien avec le président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Cheick Modibo Diarra a souhaité que les conditions d'un dialogue soient réunies “le plus rapidement possible". Il ne s'est toutefois pas avancé sur un calendrier et n'a pas dit quand Bamako comptait installer la structure promise pour le dialogue, alors que parallèlement se prépare une intervention armée africaine pour aider le Mali à rétablir son unité. Selon le chef du gouvernement malien de transition, le futur dialogue, censé aboutir à une “paix durable" et une société traitant à égalité les “communautés ethniques", permettra de distinguer “les revendications légitimes" de celles qui ne le sont pas. Ces discussions ne concerneront pas “les terroristes et les narcotrafiquants" qui pour “la plupart ne sont pas des citoyens maliens", a-t-il insisté. M. T./Agences