Les banques publiques sont en train d'évaluer la mise en œuvre du dispositif de facilitations bancaires, appliqué depuis le début de l'année, pour rendre publique une première évaluation à la fin du mois en cours. “Nous venons de demander à toutes les banques d'évaluer les premiers résultats de ce dispositif ; une fois nous aurons un bilan global de ce qui a été fait durant le trimestre, nous allons le communiquer à la presse vers la fin du mois", a déclaré à l'APS le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, Abderrezak Trabelsi. Interrogé sur l'impact qu'aurait eu jusqu'à présent l'application des nouvelles facilitations, notamment en termes de comptes ouverts et de crédits octroyés, M. Trabelsi a répondu : “Aucun bilan n'est disponible pour le moment, l'évaluation est en cours." Une instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, rendue publique le 10 décembre dernier, avait ordonné aux banques d'appliquer des mesures d'allégement des procédures bancaires et en matière d'octroi de crédits d'investissement au profit des PME. Le nouveau dispositif, décidé lors de la dernière rencontre gouvernement-patronat-UGTA, porte notamment sur la “débureaucratisation" des procédures bancaires en réduisant le nombre de documents exigés pour l'ouverture des comptes. Selon l'APS, une tournée à travers quelques agences bancaires de la capitale montre a priori que la débureaucratisation commence à porter ses fruits. “Depuis janvier, nous enregistrons l'ouverture de quatre comptes bancaires par jour en moyenne... Nous avions à peine un compte par semaine dans le passé", a confié à l'APS le directeur d'une agence du CPA (Crédit populaire d'Algérie) à Kouba (est d'Alger), Arkam Sadek. Ainsi, la petite agence, qui abrite 700 comptes bancaires, a comptabilisé 80 comptes nouveaux depuis janvier 2013, selon lui. Cette performance est-elle directement liée aux nouvelles facilitations ? Le responsable a répondu : “Evidemment." Selon lui, les gens sont “soulagés lorsqu'ils apprennent qu'ils n'ont qu'à ramener une copie de la pièce d'identité et un acte justifiant la résidence pour ouvrir un compte au sein de la banque". Dans une autre agence du CPA sise, à Bir-Mourad-Raïs, le constat est aussi positif. “Les clients, particuliers et entreprises, apprécient l'assouplissement de la paperasse et nous font part de leur satisfaction", a déclaré Mme Yasmine Belhimer, chargée de la clientèle. Mais la véritable avancée réside dans la réduction des délais de traitement des crédits, selon elle. “En application de l'instruction du Premier ministre, le délai de traitement d'un crédit n'excède pas les 48 heures au niveau de l'agence aujourd'hui. Il fallait jusqu'à dix jours avant", s'est-elle réjouie. À la BDL, les délais de traitement ont été remarquablement réduits : d'un mois à 3 mois auparavant à 15-45 jours actuellement, a précisé à l'APS M. Abbas, assistant du directeur commercial et du réseau à la direction générale de cette banque publique. “Le vrai problème pour les entreprises résidait dans les délais d'octroi de crédits qui seront enfin réduits grâce à cette instruction", a soutenu, pour sa part, M. Trabelsi. En déchargeant les entreprises clientes des banques de la vérification de l'authenticité de leurs pièces, une mission qui sera désormais à la charge des banques elles-mêmes, grâce à une interconnexion entre ces dernières et les autres administrations, le nouveau dispositif de facilitations fait économiser à ces entreprises “beaucoup de temps", selon M. Trabelsi. R. E.